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Une couverture pour deux

Les partenaires sociaux étaient attendus au tournant, hier, pour la réunion sur l’organisation du temps de travail. Depuis de longs mois déjà, le dossier est bloqué. Au vu des piques parfois très virulentes lancées ces derniers jours entre le camp syndical et patronal, qui campent tous les deux sur leurs positions, un accord était peu probable. Si l’impasse s’est confirmée, la seule bonne nouvelle de la réunion d’hier est que personne n’a claqué la porte. Une mince chance de parvenir à un accord dans le respect du dialogue social demeure. Il faut néanmoins être grandement optimiste pour croire aujourd’hui à une telle issue.

Même si le Premier ministre, Xavier Bettel, avait déjà annoncé ne plus vouloir recourir au modèle des bipartites, son ministre du Travail et de l’Emploi, Nicolas Schmit, à qui revient l’épineuse mission de trouver une solution à l’impasse dans ce dossier, va réunir séparément dans les semaines à venir le camp patronal et le camp syndical. L’objectif sera de trouver un compromis en vue de la prochaine réunion plénière des partenaires sociaux fixée au 21 mars.

Le ministre devra réaliser un véritable numéro d’équilibriste pour réussir à concilier les différentes positions, une entreprise qui semble actuellement vouée à l’échec. On se dirige donc tout droit vers un scénario dans lequel le gouvernement devra prendre ses responsabilités. Xavier Bettel a déjà souligné à plusieurs reprises que son équipe était prête à trancher si aucune autre solution n’était possible. Cela serait cependant contraire à sa volonté de renouer avec un dialogue social constructif. Afin de réussir cette mission, toutes les parties doivent cependant aussi être prêtes à jouer le jeu.

Pour l’instant, cela n’est pas le cas et chacun tente de tirer la couverture à soi. Le camp patronal espère ainsi que le Premier ministre libéral tranchera en sa faveur. Le camp syndical place, lui, son espoir dans le ministre socialiste du Travail et de l’Emploi. Le bras de fer risque donc encore de s’intensifier dans les semaines à venir. Son issue est plus incertaine que jamais.

David Marques (dmarques@lequotidien.lu)