Après Charlie, Paris, Istanbul, Bruxelles, on ne compte désormais plus les attaques terroristes de grande envergure. La tuerie d’Orlando, dimanche, dans un club gay a pu démontrer au moins une chose : l’homophobie tue. La communauté LGBT a été touchée de plein fouet par la barbarie terroriste et des armes de guerre qui sont presque en libre-service. L’échec à réguler la vente d’armes sera probablement un des plus grands regrets de Barack Obama à la fin de ses deux mandats.
Mais revenons à ce drame qui ne souffre d’aucune ambiguïté. Si les médias ont tout d’abord été frileux avec l’objet visé de cet attentat, il ne peut pas être plus clair que c’est toute une communauté qui a été touchée en plein cœur. Alors que le mois de juin a été déclaré «Pride Month» (mois de la fierté), cette attaque est d’autant plus forte dans son symbole. Ces gens sont morts dans ce nightclub pour ce qu’ils sont. Parce qu’ils n’avaient pas peur de vivre leur vie comme ils l’entendaient. Et si les LGBT insistent tant pour être entendus, afin qu’ils soient reconnus par la société et devant la loi, c’est justement parce qu’il s’agit d’une minorité qui attire une haine au-delà de ce que l’on peut imaginer.
Alors que la candidate démocrate à la présidentielle Hillary Clinton est restée dans la sobriété et le soutien aux familles des victimes, le républicain Donald Trump a sauté sur l’occasion pour rappeler sa brillante idée de refuser l’entrée des États-Unis à tous les musulmans. Comme d’habitude, il s’agit d’un ramassis de raccourcis et de populisme à tous les étages, alors que les proches n’ont pas encore tous compté leurs disparus. Mettre de l’huile sur le feu est la spécialité du milliardaire : on ne peut qu’imaginer des États-Unis à feu et à sang si les Américains avaient le malheur de voter pour lui.
La peur engendre la peur et fait les beaux jours des marchands d’armes et de la NRA, le puissant lobby pro-armes . Ce massacre a pour but de diviser notre société en suscitant la haine des uns envers les autres. Ne pas nous désunir, ce que souhaitent les terroristes, demande un certain sang-froid. C’est à nous de montrer que nous sommes plus forts qu’eux.
Audrey Somnard (asomnard@lequotidien.lu)