Pistes cyclables peintes le long des chaussées au bas de nos immeubles, zones d’espace partagé entre piétons, cyclistes et automobilistes, pistes exclusivement réservées aux amateurs de bicyclette… les initiatives pour développer la mobilité douce se sont multipliées ces vingt dernières années. Et ce ne sont pas uniquement les élus écolos qui ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Certes, les verts ont bien souvent donné le premier coup de pédale, mais le peloton composé des autres partis a suivi et, même, se rapproche. Désormais, le concept de mobilité douce est présent dans tous les programmes politiques qui sont dévoilés lors des campagnes communales ou lors des législatives. Impossible de passer à côté ou même de s’élever contre ce principe. Reste à faire rentrer ces idées dans le moule urbanistique qui nous entoure. Et ce n’est pas évident.
Ces modes de déplacement doux ont leurs adeptes. Et ils sont de plus en plus nombreux. Malheureusement, il est bien souvent peu aisé de leur faire une place dans nos villes qui n’ont pas été planifiées pour accueillir ces nouveaux venus sur les routes. Le casse-tête ne sera pas résolu rapidement, même si les initiatives pour leur permettre d’évoluer en sécurité dans le pays se concrétisent à un rythme soutenu. La «vélorution», comme disent certains, est en marche. Et rien ne l’arrêtera. Amis automobilistes, dites-vous bien ceci : vous n’aurez pas le choix et vous devrez faire une place de plus en plus grande à ces vélos et à ces trottinettes. Amis cyclistes, comprenez également cela : l’automobile ne va pas disparaître du paysage dans les cinq années qui viennent. Ne rêvons pas. Le temps est à la cohabitation et à une route partagée en toute sérénité. Malheureusement, en regardant certaines scènes dans nos rues les plus encombrées par le trafic, on se dit que la police grand-ducale va devoir lancer bon nombre de campagnes de sensibilisation pour que tous les usagers de la route intègrent ces règles de bon sens et de respect mutuel. Il faudrait inventer des radars pour verbaliser la bêtise humaine. Mais à certains endroits, le flash risque de vite griller. À nous tous de changer. Et vite. Nous n’avons plus le choix.
Laurent Duraisin