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Une Chambre, deux blocs

Les déclarations sur l’état de la Nation se suivent et se ressemblent. Ou plutôt les réactions et les analyses qui sont faites une fois le grand oral du Premier ministre terminé. Les partis formant la majorité applaudissent. Les formations assises sur les bancs de l’opposition dézinguent le contenu présenté devant la Chambre. Est-ce que tout cela est pour le bien des débats ?

Pour commencer, il faut constater que les rôles ont évolué depuis les législatives du mois d’octobre dernier. Le LSAP et déi gréng ont été écartés du gouvernement. Ils ont laissé leur place au CSV, qui a engagé une alliance avec le DP, resté accroché au pouvoir. Ce scénario rend les choses un peu plus particulières. Les deux ex-partis de la majorité se doivent de trouver le bon équilibre, car bon nombre de projets et mesures que l’exécutif conservateur-libéral s’apprête à mettre en œuvre ont été signés par des ministres socialistes et verts.

Taina Bofferding, la cheffe de fraction du LSAP, déplore dans notre «Interview du lundi» le fait que le Premier ministre, Luc Frieden (CSV), a omis de mentionner que des mesures vendues comme neuves sont en fait l’œuvre de l’ancien gouvernement.

Sam Tanson (déi gréng) a lancé ce même reproche lors de son intervention, mercredi, à la tribune de la Chambre. Les deux ex-ministres se montrent, au-delà de cette querelle, très acerbes envers Luc Frieden et son équipe de ministres, sans pouvoir cacher que des «pistes intéressantes» ont été mises sur la table.

«Je reste d’avis que l’opposition peut et doit se montrer constructive. Il ne suffit pas de déchirer en l’air tout ce que la majorité soumet à la Chambre», estime Taina Bofferding. La question qui se pose désormais est celle de la volonté du CSV et du DP de saisir la main tendue par l’élue socialiste.

Les motions introduites lors du débat sur la déclaration ont toutes été rejetées. Le Premier ministre a aussi livré peu de réponses aux questions posées par les députés. On semble bien avoir retrouvé les blocs traditionnels au Parlement.

Les 35 élus de la majorité mettent systématiquement hors jeu les 25 députés de l’opposition. Il n’est cependant pas trop tard pour rectifier le tir, dans l’intérêt d’un travail politique de meilleure qualité.

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