Depuis la présentation, en juin 2024, d’un plan d’action composé de 40 briques, le gouvernement CSV-DP multiplie les projets et annonces visant à s’attaquer de manière offensive à (l’éternelle) crise du logement. Si les promoteurs privés sont courtisés, notamment par des avantages fiscaux, pour qu’ils s’investissent davantage dans la construction de logements abordables, l’exécutif se concentre depuis plusieurs mois de manière plus intense sur les communes. Et les ministres en charge du Logement et des Affaires intérieures, avec le ministre de l’Environnement, ont raison de le faire. S’il y a un partenaire indispensable pour étoffer le parc public de logements, ce sont bien les 100 communes que compte le pays.
Dans cet ordre d’idées, il était indispensable de leur ouvrir l’ensemble des aides étatiques prévues pour les promoteurs et bailleurs sociaux, un régime qui était jusqu’à présent réservé aux promoteurs publics et à différents types d’associations (ASBL, fondations, fabriques d’église). Le ministre Claude Meisch espère 500 nouveaux logements par an par le biais de cette mesure, en présentant le calcul suivant : chaque commune réalise tous les ans cinq logements.
Vendredi, le gouvernement a adopté une révision du Pacte logement 2.0. Depuis son lancement en 2021, cet instrument clé pour le partenariat entre État et communes dans le domaine du logement a permis d’augmenter de plusieurs centaines d’unités les logements à prix abordable. Une nouvelle simplification administrative et une enveloppe supplémentaire de 650 millions d’euros doivent contribuer, d’ici à 2037, à l’accélération de cette dynamique.
Claude Meisch loue déjà les communes pour l’effort accompli. Le soutien de conseillers spéciaux, plus particulièrement dans les petites communes, semble porter tout doucement ses fruits. Mais le retard à rattraper reste conséquent. Les derniers chiffres font état d’un déficit de 30 000 logements à prix abordable. Le LSAP vise, grâce à un nouveau paquet de mesures, à augmenter le parc public de 2 % actuellement à 20 % en 2035.
Bon nombre d’initiatives vont dans le bon sens. Il faudra cependant encore beaucoup de temps avant que toutes les briques posées deviennent une maison dans laquelle l’ensemble des citoyens trouveront place.