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Une bien belle bulle

Si l’on parle beaucoup des réactions des Européens face à l’afflux de réfugiés, on en oublierait presque qu’au Luxembourg les choses ne sont pas si aisées. Alors qu’en septembre un formidable élan de solidarité se formait autour d’ONG comme la Croix-Rouge pour récolter des vêtements et autres produits de première nécessité, que l’ASTI recrute actuellement des bénévoles pour accompagner ces réfugiés dans les dédalles administratifs, une face plus sombre du Luxembourg se profile. Une pétition, pour le moment recalée en fonction de sa formulation, «Non aux villages à conteneurs pour réfugiés à proximité immédiate de nos écoles», est pour le moins surprenante.

Il n’est évidemment pas dit que cette pétition recueille un franc succès, mais que l’idée même de cette pétition surgisse est dérangeante. D’autant plus quand on apprend que les parents d’élèves de l’école européenne du site de Mamer ont mis à l’ordre du jour de leur réunion leur inquiétude face à l’implantation de réfugiés à proximité de l’école. Considérer que les réfugiés représentent un danger pour les enfants est au minimum révoltant.

Qu’insinuent ces parents qui s’inquiètent de réfugiés évoluant à une distance proche de leur bambin? Les enseignants auront certainement à cœur d’expliquer aux enfants pourquoi ces messieurs, ces dames, ces enfants qui ne leur ressemblent pas et qui ne parlent pas leur langue sont ici au Luxembourg. Les écoliers pourraient bien être plus ouverts que leurs parents qui vivent vraisemblablement dans une bien belle bulle, sachant que Mamer ne trouvait déjà pas grâce à leurs yeux comme site pour une école.

Ce qui est rassurant, c’est que les Luxembourgeois pensent, à 66 %, que le pays a besoin de migrants légaux pour travailler dans certains secteurs de l’économie. Il faudra donc que tous ces enthousiastes pensent aussi que ces réfugiés qui vont contribuer à l’économie vont aussi vivre et évoluer à leur proximité, qu’il y ait une école ou non.

Audrey Somnard

 

3 plusieurs commentaires

  1. Madame Audrey Somnard
    L’intégration dans l’inspiration la bonne conduite des enfants de l’école, faire en sorte de montre l’image noble du peuple en question,  »Aime-toi et tu auras des amis »….si photos panoramique.

  2. Alexandra Barancova

    « Mamer ne trouvait déjà pas grâce à leurs yeux comme site pour une école » c’ est n’ es pas vrai. Oui nous n’ etions pas ravi parce que nous travaillons au Kirchberg et a Gasperich et nous habitions pres de Walferdange. Nous avons demenages et nous avons payes beaucoup plus pour une maison mitoyenne que la plupart des gens qui achetent un bien immobilier dans les autres regions de Luxembourg (Walferdange y compris!)
    En ce qui concerne les refugies vous vous trompez encore. Les traducteurs de la Commission Europeene par example ont passe leur Away Day dans Croix Rouge ou ils ont aide trier des vetements pour les refugies.

    Il y eu toujours des petitions et ca ne veut pas dire que tout les gens sont du meme avis. Dans une petition nous avons simplement ceux qui exprime un avis different et qui ne sont pas forcement d’ accord. Peut-etre entre autre avec zero communication avec des parents. Avant de juger et de generaliser il faudrais avoir les deux versions de l’histoire. D’autant plus que vous etes journalistes et vous influencez l opinion des citoyens.

  3. Moralité : il y a une différence entre apporter quelques couvertures dans un élan émotionnel passager et accepter un village de containers sous ses fenêtres.

    Demandez à vos 66% d' »enthousiastes » combien voudraient avoir des villages de réfugiés dans leur voisinage direct et vous verrez le taux d’enthousiasme fondre comme neige au soleil. Ainsi sont les gens et je ne porterai pas de jugement parce que je n’ai pas envie non plus d’avoir le nez sur des réfugiés dans des containers.

    L’erreur de toute manière est d’envisager des villages de containers qui seront forcément des »ghettos ».

    Je pense que la dispersion est une bien meilleure idée : pourquoi, plutôt que de concentrer, ne responsabilise-t-on pas nos villes et villages en leur confiant 1 ou 2 familles par exemple et en les chargeant de leur intégration ? Je suis certain que cela serait mieux perçu et que les gens se mobiliseraient car ce qui effraie ce n’est pas les réfugiés en soi, c’est la concentration et le sentiment d’envahissement.