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Une aubaine fiscale?

Après le plan d’action visant à faciliter et accélérer la création de davantage de logements, présenté fin juin, le gouvernement CSV-DP a dévoilé mercredi un paquet fiscal majeur.

«L’allègement fiscal que nous envisageons va créer une nouvelle dynamique, un nouvel élan et une nouvelle croissance. La consommation sera dopée, tout comme les investissements», clame le ministre des Finances, Gilles Roth. L’ensemble des 16 mesures représentera un coût de près de 535 millions d’euros pour l’État. 

Le grand mérite de ce paquet est, à première vue, l’allègement de la charge fiscale des couches sociales les plus menacées par la pauvreté. L’exonération intégrale d’impôts du salaire social minimum non qualifié est une revendication de longue date de bon nombre de partis politiques et de syndicats. Elle sera bientôt une réalité. Mais cette mesure sera-t-elle suffisante ou faudra-t-il revoir à la hausse le salaire minimum, comme le réclame une directive européenne ?

L’autre grand acquis des allègements fiscaux à venir est l’accent mis sur les monoparentaux. Ils vont compter parmi les grands gagnants de la nouvelle adaptation du barème à l’inflation, mais aussi de la hausse des crédits d’impôt spécifiques qui leur sont dédiés.

Par exemple, un ménage monoparental disposant d’un salaire brut annuel allant jusqu’à 52 400 euros et bénéficiaire de l’intégralité du crédit d’impôt monoparental ne payera plus d’impôts en 2025. Tous les autres ménages aux revenus moyens vont aussi pouvoir profiter d’une baisse de leur charge fiscale plus ou moins substantielle, avec à la clé une augmentation globale du pouvoir d’achat.

L’équation du gouvernement veut que ce supplément d’argent mis à la disposition des citoyens dope la consommation. Cela engendrera davantage de recettes, qui permettront à l’État de contrefinancer le coût du paquet fiscal.

Le même raisonnement est de mise du côté des entreprises. La baisse de l’imposition et les avantages fiscaux visant à attirer et fidéliser la main-d’œuvre sont aussi censés relancer la machine.

Reste à savoir si cette aubaine fiscale produira vraiment les effets escomptés. En cas d’échec de ce plan A prôné par le gouvernement, les finances publiques risquent rapidement de sombrer.