La tragédie humanitaire qui s’est jouée à Alep, les attentats de Nice et de Berlin, le coup d’État avorté en Turquie et la purge qui a suivi, le vote pour le Brexit et l’élection de Donald Trump : voici en quelques lignes les évènements qui ont marqué, souvent tristement, l’année 2016.
Douze mois plus tard, les répercussions de ces tournants continuent à se faire ressentir et l’optimisme ne peut pas être de mise à l’aube de 2018. Le monde continue en effet à tourner à un rythme effréné. Si au bout de 2017, règne le soulagement que les populistes n’aient pas réussi la percée annoncée, lors des élections aux Pays-Bas, en France ou en Allemagne, il ne faut pas oublier les scores élevés signés par les Geert Wilders, Marine Le Pen et Alexander Gauland. Les partis extrémistes ont bien fêté un retour fracassant en 2017. Dernier exemple en date : l’arrivée des extrémistes dans le gouvernement autrichien.
Au vu des réactions des leaders politiques européens, une politique à la Trump et les excès du FN, de l’AfD ou du FPÖ sont aujourd’hui tolérés, à condition que cela ne déborde pas. Aucune remise en question n’a cependant lieu.
Pour les attentats en série, on assiste au même phénomène. La série d’attaques qui a touché Londres a ainsi suscité bien moins d’indignation que celles ayant frappé Paris ou Bruxelles.
Cette année 2018 sera néanmoins décisive pour resserrer les rangs et éviter que les tendances populistes et xénophobes ainsi que le langage guerrier à la Trump ne prennent encore de l’ampleur. La solidarité, la cohésion sociale, la lutte contre la pauvreté et la famine, un accueil digne des migrants et le renforcement de la lutte contre le changement climatique – qui est une réalité, quoi qu’en pense le roi de Twitter – doivent être les priorités de l’agenda politique.
Ce type de réflexions devra aussi dominer la campagne électorale qui s’annonce électrique au Luxembourg. Les démons du passé doivent être enterrés et le cap devra être mis sur l’avenir du Grand-Duché, qui, malgré les rouspéteurs éternels, dispose de toutes les qualités pour rester le paradis – non pas fiscal – qu’il est.
David Marques