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Une alerte à relativiser

Somme toute, il est compréhensible que le traumatisme de la pandémie de covid ne soit pas encore entièrement digéré. On peut le constater, une nouvelle fois, à la suite de l’alerte mondiale déclenchée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) face à la résurgence des cas de Mpox (ou variole du singe) en Afrique. Les craintes ont encore augmenté d’un cran après la découverte, jeudi, d’un premier cas importé en Suède. Un autre cas a aussi été rapporté au Pakistan. Vendredi, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a appelé les pays de l’UE à se préparer en vue d’une hausse des cas de Mpox.

Tout cela rappelle les premiers mois de 2020, lorsque les premières infections au coronavirus, encore isolées, touchaient progressivement l’Europe. Au Luxembourg, le tout premier cas date du 29 février 2020. Le Premier ministre a convoqué une réunion de crise. Ce fut le début de la pandémie qui allait hanter pendant deux ans le Grand-Duché.

Le virus Mpox a-t-il le potentiel de replonger la planète dans une crise sanitaire? Les experts tiennent à rassurer, et pour cause. Contrairement au covid, il existe d’ores et déjà un vaccin pour endiguer la propagation de la variole du singe. Une autre différence majeure est que le coronavirus se transmettait par l’air, tandis que le Mpox s’attrape uniquement par contact étroit, notamment par contact sexuel avec une personne infectée. Pas besoin donc de paniquer, ressortir son masque et se ruer sur les vaccins. Ou pour reprendre les mots du ministère de la Santé : «Pour la population générale en Europe, le risque associé au virus Mpox clade 1 est considéré comme faible»Au Luxembourg, on annonce la mise en place de «mesures robustes pour surveiller et contrôler toute apparition de cas». 

La priorité absolue doit être aujourd’hui de venir en aide aux dizaines de milliers de personnes infectées sur le continent africain. Le meilleur chemin pour endiguer la propagation du Mpox est de fournir des quantités suffisantes de vaccin. Le scénario du covid, où les États riches ont commandé et gardé pour eux un nombre démesuré de doses, au détriment des pays pauvres, ne doit plus se répéter. La leçon a-t-elle été retenue?

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