Les verts comptent plus de femmes que d’hommes à la Chambre des députés. Des jeunes femmes surtout. Le groupe politique ne va pas en rester là et avant la fin de cette législature, Carlo Back cédera vraisemblablement sa place à Jessie Thill, 24 ans, porte-parole des jeunes écolos. De quoi faire pâlir d’envie la présidente des femmes socialistes, Maxime Miltgen, à la tribune du congrès ordinaire du LSAP dimanche matin.
Arpentant la manifestation de la veille, cette «grève des femmes» ayant rassemblé un millier de personnes, Maxime Miltgen devait amèrement observer que les plus engagées d’entre elles avaient rejoint un autre parti. Pourtant, c’est bien dans les rangs d’un parti socialiste, progressiste et humaniste qu’elles devraient être accueillies, si toutefois un avenir politique leur était assuré.
Si les sociaux-démocrates espèrent voir poindre un renouveau, il est grand temps de céder la place aux jeunes et aux femmes en premier lieu. L’engagement du nouveau président, Yves Cruchten, de présenter deux têtes de liste, un homme et une femme, aux prochaines élections législatives de 2023, est louable et répond à une revendication de la section des femmes.
Longtemps oubliées par l’ancienne garde qui se plaisait à lutter pour l’égalité sans vraiment en appliquer les principes, les femmes de la nouvelle génération comptent bien s’imposer.
Reste à espérer qu’à la suite de cette journée du 8 mars, les discours glorifiant le rôle des femmes et la parité en politique se transforment en actes. Si le Parti socialiste veut entretenir sa renommée de parti de la diversité, qu’il commence par intégrer les femmes. Elles sauront sans doute mieux que quiconque défendre les plus vulnérables d’entre elles, la semaine des 38 heures et le télétravail. Les revendications ne manquent pas. Les femmes non plus. Mais les socialistes ont déjà un train de retard.
Geneviève Montaigu