Le Luxembourg souffre d’un déficit démocratique. Les législatives du 8 octobre prochain ne changeront rien à ce constat. Peut-être que ce sera le dernier scrutin à l’échelle nationale où les Luxembourgeois représenteront encore la majorité de la population appelée à élire une Chambre des députés. Selon le Statec, la part des personnes de nationalité étrangère a continuellement augmenté au fil des dernières décennies, passant de 26,3 % en 1981 à 47,1 % en 2022. Qu’en sera-t-il en 2028 ? L’année du basculement se rapproche, même si la part des résidents étrangers est en légère diminution depuis 2018 (47,9 %), avec une petite hausse du nombre de résidents ayant opté pour la nationalité luxembourgeoise.
La date décisive pour réduire un tant soit peu le déficit démocratique n’est pas le 8 octobre, mais le 11 juin. Contrairement au scrutin national, les élections communales sont ouvertes à un nombre plus important de citoyens. Sans que cela ait fait trop de bruit, la clause de résidence imposée aux résidents de nationalité étrangère a été abolie. Ils n’ont plus besoin d’attendre cinq ans avant de pouvoir s’inscrire sur les listes électorales de leur commune. En clair, le vivier d’électeurs, mais aussi de candidats potentiels, est devenu bien plus grand pour le scrutin local à venir. Il reste à voir si cette adaptation de la loi électorale sera suffisante pour convaincre un nombre plus important de non-Luxembourgeois de se mobiliser. En 2017, seuls 22,7 % des membres de la communauté étrangère en capacité de voter ont participé aux communales.
Il ne s’agira pas du seul enjeu de ces élections communales. Il faudra également qu’un nombre suffisant de candidats puisse être recruté dans les 102 communes du pays pour occuper les 1 121 mandats à pourvoir. La mixité des listes de candidats – prônée par Taina Bofferding, la ministre à l’Égalité des chances – sera un autre facteur clé. Est-ce que davantage de femmes et de jeunes vont accepter de prendre une responsabilité dans leur commune?
C’est bien à l’échelle locale qu’un élu peut concrètement faire bouger les choses. Cet argument ne sera cependant pas suffisant pour permettre au Luxembourg de passer le test qui l’attend, d’autant plus que la pandémie s’est soldée par un recentrage sur soi…