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Un sacré bras de fer

Le bras de fer entre le gouvernement et l’Église catholique est encore loin d’être terminé. Dès son entrée en fonction, la coalition inédite entre DP, LSAP et déi gréng avait mis les bouchées doubles pour faire avancer la séparation de l’État et de l’Église. Un des éléments les plus visibles de ce divorce sera la suppression des cours de religion dans l’école publique. Même si les travaux continuent à avancer, le futur cours unique d’éducation aux valeurs, baptisé «Vie et société», doit encore être affiné avant de devenir une réalité.

Jeudi, le ministère de l’Éducation nationale a dévoilé le programme-cadre du nouveau cours. Le vivre ensemble sera le fil rouge des six grandes thématiques qui seront traitées à l’avenir dans les classes de l’enseignement fondamental et secondaire du pays. Deux dates butoir existent pour la mise en place de ce nouveau cours : la rentrée des classes 2016 pour l’enseignement fondamental et la rentrée 2017 pour l’enseignement secondaire.

Aussi bien ces dates que le contenu du futur cours unique d’éducation aux valeurs restent cependant fortement contestés. L’Église catholique n’a pas tardé à dénoncer que la religion est «marginalisée» dans le programme-cadre dévoilé cette semaine. La prise en compte des grandes traditions religieuses et culturelles n’est pas donnée pour l’Église catholique, qui, dans l’état actuel des choses, n’est pas prête à accepter le nouveau cours. Elle affirme en passant que la majorité des parents et élèves continuent à donner leur priorité à un traditionnel cours de religion.

L’Église n’est donc pas prête à lâcher le morceau. Les critiques concernant le futur cours d’éducation aux valeurs ont pour objectif de renforcer la position de l’archevêché dans le bras de fer qui l’oppose à l’État. Du soutien arrive sans surprise des enseignants de religion qui, avec le nouveau cours, craignent pour leur avenir professionnel.

La suite des discussions s’annonce tendue. Il est cependant dans l’intérêt de tous que le compromis final soit suffisamment équilibré.

David Marques (dmarques@lequotidien.lu)

Un commentaire

  1. franco PIODI

    A mon avis les écoles d’un état laïque n’ont pas à transmettre des valeurs, mais les moyens pour se les former. Dans cette perspective un cours d’histoire de la philosophie saurait la chose meilleure et je crois également qu’en offrant les contenus avec le langage approprié il saurait également possible à partir des premiéres années d’écoles. D’ailleurs la religion y est enseignée sans passer par la théologie.

    Franco PIODI