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Un réveil tardif

La campagne express des législatives en France accapare tous les médias de l’Hexagone. Soirées de débats entre les candidats des trois formations qui jouent des coudes pour obtenir la majorité à l’Assemblée nationale, phrases assassines au détour d’un plateau télé ou d’une interview dans un journal à grand tirage… il y a du spectacle à n’en pas douter. Reste à convaincre les électeurs. Lors des derniers scrutins, c’était comme si la moitié de la France avait subitement disparu. Nous pouvons estimer grossièrement qu’un électeur sur deux ne s’était pas déplacé…. et nous ne chipoterons pas pour quelques points de pourcentage. Seule la présidentielle semble limiter la casse. Mais c’est une maigre consolation. Si on regarde les élections départementales ou régionales, le taux d’abstention s’élève même à 65 %! Ces chiffres donnent le vertige quand on sait à quel point le pays a été chahuté par de nombreuses manifestations virulentes et violentes (gilets jaunes, réforme des retraites, loi sur les indemnités chômage). Et l’excuse de dire que l’on ne se sent pas représenté par la classe politique est un peu simple.

Aujourd’hui, devant le choix qui est proposé aux Français, ces derniers ont enfin décidé de se bouger. Selon les premiers chiffres dévoilés par les autorités, le nombre de votes par procuration a littéralement explosé. Autre indicateur : le vote des Français de l’étranger. Ils peuvent mettre leur bulletin dans une urne virtuelle depuis mardi et le scrutin sera clos pour eux ce midi. Leur forte mobilisation a fait… crasher le site de l’élection! Il a fallu patienter quelque temps (en heures) pour que cet isoloir virtuel refonctionne et que l’élection se poursuive. Les Français auraient-ils enfin décidé de renouer avec la démocratie et de requinquer leur bien-aimée république?

Le réveil des électeurs est un brin tardif et il sera difficile de gommer des années de désaffection vis-à-vis du vote, des décennies de refus de s’impliquer politiquement. Malheureusement, les partis extrémistes ont largement profité de cette désaffection en s’appuyant sur une base militante très active. Aujourd’hui, c’est le choc et la mobilisation. Mais pour quel choix?

Un commentaire

  1. Situation bien résumée… merci ! Et que vive la démocratie