Les élections européennes vont-elles pouvoir bénéficier de l’attention qu’elles méritent, au vu des enjeux qui se présentent à l’ensemble du Vieux Continent ? Le Luxembourg, en élève modèle de la construction européenne, va-t-il être à la hauteur du défi ? Et les nombreux acquis de l’Union seront-ils honorés à leur juste valeur, dans l’espoir de pouvoir éviter le virage à l’extrême droite tant redouté à l’approche du scrutin ?
Voici quelques-unes des questions clés qui vont nous occuper jusqu’au 9 juin. Il reste cinq semaines aux différents partis pour convaincre les électeurs de leurs idées et programmes pour l’Europe à l’horizon de 2030 et au-delà.
Au Grand-Duché, le match pour répartir les six sièges de députés européens va se jouer, selon toute vraisemblance, entre cinq partis : le CSV d’Isabel Wiseler-Lima et de Martine Kemp, le DP de Charles Goerens, déi gréng de Tilly Metz, le LSAP de Marc Angel et l’ADR, qui rêve d’un premier mandat européen. Il manque dans cette liste le deuxième siège décroché en 2019 par le DP, passé sous le statut «indépendant» après le clash provoqué par Monica Semedo.
En consultant les résultats du dernier scrutin, on constate que le temps passe vite. Il y a cinq ans, le DP avait non seulement volé la vedette au CSV, arrivé au plus bas depuis son renvoi dans l’opposition en 2013, mais déi gréng avaient engrangé un deuxième succès électoral retentissant d’affilée, après leur percée aux législatives de 2018.
Avec près de 19 %, le parti était venu titiller le CSV (21,1 %) et le DP (21,4 %). Visiblement, la politique climatique tant décriée aujourd’hui était largement supportée à l’époque. Et aujourd’hui ? Les conservateurs continuent d’infléchir le virage pourtant engagé par Ursula von der Leyen, «leur» présidente de la Commission européenne.
En cherchant à faire les yeux doux à ceux tentés par un vote extrémiste, la famille politique du CSV risque de perdre au change. Mais que ce soit sur la transition énergétique ou d’autres dossiers qui urgent, les formations pro-européennes devront réussir à former une alliance progressiste, faute de quoi le rebond européen, espéré par les verts à petite échelle, mais résolument indispensable à plus grande ampleur, sera voué à l’échec.