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Un rapport à lire

Trente-deux. C’est le nombre de pages d’un rapport sur l’évolution du climat publié à l’automne 2018 par le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) à destination des hommes et des femmes politiques de tous les pays. On peut même supposer qu’en enlevant la page de titre, de remerciements et du glossaire, le rapport tombe à moins de trente pages.

Ce document a pour but d’informer les personnes avec un pouvoir politique, du député au ministre en passant par le bourgmestre, sur les conséquences d’un réchauffement climatique planétaire à 1,5 °C. Un rapport renfermant donc des informations précieuses pour celles et ceux qui veulent réellement lutter contre le réchauffement climatique qui menace l’existence de la vie humaine comme nous la connaissons actuellement.

Bref, une lecture d’une trentaine de pages pour avoir un résumé de la situation climatique ne semble pas être insurmontable pour les hommes et les femmes politiques. Sauf que quand un jeune homme engagé écologiquement, Brice Montagne, demande à 23 députés luxembourgeois (sur un total de 60) réunis à la Chambre des députés pour un débat sur les emballages en plastique, s’ils ont lu ce «petit» rapport, la réponse est tristement terrifiante. Aucun député n’a lu le document.

Les députés luxembourgeois ne sont sans doute pas les seuls élus au monde dans ce cas. C’est d’ailleurs une triste réalité. L’environnement n’est pas un sujet intéressant pour la classe politique qui réfléchit à court terme, soit à cinq ans, le temps d’un mandat alors que le sujet demande une réflexion profonde et une action immédiate. La classe politique est de plus en plus en décalage avec les jeunes générations frustrées de voir les anciens qui possèdent le pouvoir d’agir ne rien faire ou pire balancer des absurdités et des banalités dans des discours politiques proches du greenwashing. Pourtant, on voit que la jeunesse est en train de se mobiliser et de s’investir dans ce combat climatique qui pourrait très vite dépasser la classe politique.

Jeremy Zabatta