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Un premier au revoir

Le Grand-Duc Henri a eu raison de le préciser : «Je continuerai, jusqu’au dernier jour de mon règne, à remplir mon devoir avec foi, dévouement et engagement.» Car bon nombre de discours prononcés à l’occasion de la fête nationale ont pu laisser croire que le souverain avait déjà abdiqué.

Les hommages qui lui ont été rendus, notamment par le Premier ministre, Luc Frieden, et le président de la Chambre des députés, Claude Wiseler, étaient en même temps pleinement justifiés. Pendant 25 ans, le Grand-Duc Henri a toujours montré son plein engagement pour le Luxembourg et ses habitants, peu importe leur nationalité.

Lui-même va passer le flambeau à son fils, le Grand-Duc héritier Guillaume, avec le sentiment du devoir accompli. «Au cours de ces 25 années, notre pays a fait face à de nouveaux défis. Nous avons surmonté la crise financière, la pandémie, les bouleversements internationaux. Cela n’a été possible qu’en restant toujours unis, solidaires et tournés vers l’avenir. Et ce fut aussi grâce à nos gouvernements qui ont dirigé notre pays avec clairvoyance et conviction», a notamment développé le chef de l’État lors de son discours à la Philharmonie.

Tout au long de ces trois derniers jours, les remerciements et l’émotion n’ont pas manqué. Au-delà, il a aussi été important de rappeler les moments les plus tendus du règne du Grand-Duc Henri.

Le président de la Chambre a ainsi évoqué la crise institutionnelle de 2008, provoquée par le refus du souverain de sanctionner la loi sur l’euthanasie. Avec le recul, on peut affirmer que cet accident de parcours a eu le mérite d’ouvrir la voie à une modernisation de la monarchie constitutionnelle.

«Dans notre pays, nous aimons nous remettre constamment en question afin de pouvoir mieux anticiper et avancer. Notre monde change, notre société évolue, et notre monarchie ne peut donc rester immobile. Vous avez toujours su reconnaître les signes du temps», loue Claude Wiseler.

Il reste encore quelques mois pour tirer un bilan plus approfondi de l’action du Grand-Duc Henri. Ce week-end prolongé de la fête nationale était un premier au revoir pour le souverain sortant. Et ce fut un dernier moment de répit pour le Grand-Duc héritier, qui montera le 3 octobre sur le trône.