C’est quand même incroyablement simple la politique quand on est Donald Trump. Un mot lui chatouille le nez et il torpille d’un seul tweet un accord obtenu par sept grandes puissances mondiales. Comme ça, sans sourciller.
Samedi, Donald Trump a transformé en fiasco le compromis obtenu lors du G7, à cause d’une déclaration de Justin Trudeau. Le Premier ministre du Canada, pays qui devra subir les nouveaux droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium, a eu le malheur de dire que ces taxes étaient «insultantes» au regard des relations historiques entre les deux pays. Comme l’Union européenne, et surtout comme il l’avait déjà déclaré depuis des semaines, il a donc confirmé des représailles commerciales. «Les Canadiens sont polis et raisonnables, mais nous ne nous laisserons pas bousculer», a osé Trudeau. Alors que le G7 venait juste de conclure un accord visant à la désescalade, le président américain est parti en vrille depuis Air Force One et a ordonné par un simple tweet de retirer le sceau américain de l’accord.
Cela ne vous rappelle rien? Il y a un an, le 1er juin 2017, Trump décidait aussi de faire bande à part à la COP21, en se retirant du premier accord global contre le réchauffement climatique. Mais l’égoïsme historique du deuxième plus grand pollueur de la planète ne fait pas toujours des ravages. Contre toute attente, cela a plutôt renforcé l’engagement environnemental des autres pays.
Car depuis un an, plusieurs États ont pris des mesures majeures pour accomplir l’objectif de la COP21 : sortie du charbon et des voitures à combustion fossile, plan zéro émission de CO2… Même l’usine du monde, la Chine, a renouvelé son engagement d’«honorer ses obligations». Camouflet ultime, le Nicaragua et la Syrie, les deux derniers pays avec les États-Unis qui n’avaient pas signé l’accord de Paris, ont rejoint la COP21 fin 2017. Seuls contre le reste du monde, les États-Unis se désunissent aussi de l’intérieur : la Californie a été jusqu’à menacer de se retirer de la bannière étoilée pour exprimer sa dissidence environnementale à Washington. Ce vieil oncle américain ne fait décidément plus rêver grand monde…
Romain Van Dyck