Un nouvel élan vite freiné ?

N’existe-t-il vraiment pas de «divergences majeures» entre le CSV et le DP ? Le formateur ne cesse de souligner la bonne entente entre les deux partis appelés à gouverner le Luxembourg dans les cinq ans à venir. L’esprit constructif continuerait d’animer les délégations de négociation.

Tout au plus, il existerait des «sensibilités» à clarifier sur différents thèmes, mais Luc Frieden affirme ne plus voir d’obstacle majeur qui pourrait empêcher une alliance entre les chrétiens-sociaux et les libéraux. Mieux, il espère conclure un accord d’ici à la fin de la semaine prochaine.

Pourtant, la matière à discussion est présente, notamment sur la fiscalité, l’éducation, la politique sociétale ou encore l’environnement. Il est difficile de croire que l’accord de coalition passera comme une lettre à la poste, mais Luc Frieden voit comme atout majeur la volonté des deux partis d’atteindre les mêmes objectifs.

Les modalités pour y parvenir restent à définir. Dans ce contexte, le formateur a un brin surpris, hier, en soulignant que ni le CSV ni le DP ne devraient faire une croix sur leurs revendications principales. Le soulagement fiscal de tous les citoyens, promis en grande pompe par le camp chrétien-social, resterait donc d’actualité. Mais quel sera le compromis final, sachant que les finances publiques se dégradent sensiblement depuis l’été, avec notamment une activité économique qui tend à la baisse?

Ce genre de question va se poser dans d’autres domaines également. Le fait d’avoir misé sur une discussion transversale des thématiques à aborder par la prochaine majorité, sans (officiellement) lancer les tractations pour occuper les ressorts ministériels, pourrait encore s’avérer important.

Néanmoins, le nouvel élan que promet en priorité le CSV pourrait rapidement être freiné. Comme évoqué, l’état de santé des finances publiques et de l’économie n’est pas à sous-estimer. Ensuite, il est acquis que le futur gouvernement n’héritera pas de la fameuse baguette magique pour résoudre la crise du logement, simplifier les procédures administratives ou encore réduire la pauvreté.

La recherche du bon équilibre, en misant sur plus de pragmatisme, sonne bien. La réalité politique pourrait rapidement s’avérer plus dure et amère.