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Un nouvel autocollant jaune ?

C’est la dernière ligne droite avant le passage aux urnes en vue d’élire le prochain gouvernement. Depuis des semaines, les élections législatives sont au cœur de l’actualité et les personnalités politiques sont de toutes les inaugurations et de toutes les conférences de presse du pays.

Dans le fond, c’est compréhensible. Mais la politique ne passionne pas tout le monde et les élections peuvent être pesantes. À commencer par le paysage urbain qui depuis de longues semaines est saturé d’affiches de campagne. Chaque carrefour du pays est envahi de gigantesques pancartes avec la tête d’une personnalité politique en gros plan et des slogans dans tous les sens. Pire encore, certaines de ces monstruosités urbaines sont sur le flanc car visiblement le vent aussi en avait marre. Et que dire de ces résidents habitant au premier étage et s’entretenant tous les jours en tête-à-tête depuis leur cuisine ou leur salon avec les visages des politiques accrochés sur les poteaux et les lampadaires de leur ville.

Les journaux et les sites internet en parlent tous les jours et chaque week-end en ville ou à chaque fête de village, les partis politiques sont de sortie histoire d’être «proches» de la population. Summum de la campagne, les boîtes aux lettres débordent de tracts politiques, de programmes électoraux que l’on a reçus en triple exemplaire – on y trouve même un magazine entièrement dédié à une personnalité politique, présente sur quasiment toutes les pages de sa brochure.

Un gaspillage de papier édifiant qui devrait donner l’idée aux écolos du pays de distribuer à la moitié de la population, ou du moins à ceux qui ne s’intéressent pas à la politique, un petit autocollant jaune «keng politesch Reklammen ! w.e.g.», à mettre en dessous de l’autocollant jaune «keng Reklammen ! w.e.g.» (pas de publicité SVP), qu’au passage très peu d’agences immobilières respectent.

Les résidents devraient avoir le choix d’être envahis par cette montagne de papiers qui dans 48% des boîtes aux lettres du pays, finissent directement dans la poubelle sans même être lus puisque seuls 52% de la population vote.

Jeremy Zabatta