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Un Noël pensif

«Les gens pensent que nous n’avons que les missiles et les abris. Mais nous avons aussi des fêtes. Prendre des photos, boire du vin chaud, manger de bons petits plats : c’est agréable de changer d’air.»

Ce témoignage récolté à Kiev par nos confrères de l’Agence France-Presse (AFP) montre que la population ukrainienne continue de faire front. Vu du Luxembourg, il est difficile, voire impossible, d’imaginer comment les habitants parviennent à mener une vie que l’on qualifierait presque de «normale» : aller travailler, envoyer les enfants à l’école, faire les courses et, oui, partager des moments plus chaleureux en famille ou entre amis.

Une normalité toute relative, alors que la menace des missiles russes est permanente. Mardi encore, à deux jours de Noël, l’agresseur a poursuivi ses frappes massives contre les infrastructures énergétiques. Et pourtant, en ce quatrième hiver de guerre, les Ukrainiens tiennent bon.

Kiev se trouve à 1 900 kilomètres à vol d’oiseau de Luxembourg. À peine 200 kilomètres de plus que la distance séparant notre capitale de Lisbonne. En cette période de fêtes de fin d’année, il est utile de prendre du recul, de remettre les choses dans leur contexte, de leur redonner le juste poids et la bonne importance.

Que ce soit à la place d’Armes ou au pied de la Gëlle Fra, les visiteurs des marchés de Noël n’ont pas à craindre une alerte aérienne. Ce simple constat devrait déjà nous inviter à relativiser. Le Grand-Duché se porte-t-il réellement aussi mal qu’on le prétend parfois? Est-il si dramatique de devoir travailler quelques mois de plus avant de partir à la retraite?

Est-il si nocif que les commerces restent ouverts quelques heures supplémentaires? Est-il vraiment nécessaire de remettre en cause notre système de soins solidaire?

Oui, il faut veiller à ce que le cadre légal et social continue de protéger les plus vulnérables. Et puis, il ne faut surtout pas oublier que dans le riche Luxembourg, une personne sur cinq et un enfant sur quatre risquent de tomber dans la pauvreté.

Il y a, sans aucun doute, matière à agir – y compris de manière plus incisive. Mais n’oublions pas de replacer nos différends dans un contexte plus large. Gardons aussi cela en tête à Noël.

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