La COP15 de Montréal a donc permis de trouver un accord mondial pour tenter de sauver la biodiversité. Parmi les décisions phares, la volonté de protéger au moins 30 % de la superficie terrestre et maritime mondiale. Cette surface sera placée sous protection, en particulier les zones à forte biodiversité.
Un océan? Un désert? Une forêt tropicale? Une forêt de nos contrées? Un massif au-dessus du cercle polaire? Encore faut-il savoir quelles zones seront préservées de la morsure de notre modernité. Car le temps presse : sur notre planète, 75 % des écosystèmes sont altérés par l’activité humaine et plus d’un million d’espèces sont menacées de disparition. Oui, cela s’appelle une extinction de masse et l’homme se trouve en plein milieu de ce chaos… qu’il a lui-même provoqué.
Un accord trouvé, c’est bien. Reste maintenant à l’appliquer. Et quand il faut sauver la nature, c’est toujours bien quand ce sont les autres, bien loin de chez nous, qui s’en occupent. Et les exemples ne manquent pas pour évoquer cette hypocrisie. Votez des lois drastiques pour protéger l’environnement concernant les constructions, la pollution, et vous verrez une levée de boucliers. Et ne venant pas uniquement des lobbyistes, amis des industriels ou des cercles économiques.
La colère viendra souvent de simples habitants à qui on interdit de construire une terrasse près de leur maison, une petite résidence au cœur d’une forêt, à qui on impose des normes pour une extension, un nouvel atelier, un agrandissement de parking, l’interdiction de produits phytosanitaires. La bataille pour protéger la nature ne doit pas seulement se dérouler dans des vallées perdues ou sur des archipels paradisiaques peu habités. Elle débute sous nos latitudes.
Elle commence chez nous où l’urbanisation dévore les paysages, où le développement économique (avec son cortège de constructions, de projets de mobilité…) marque durablement notre environnement immédiat. Le plus dur sera d’imaginer quels sacrifices nous pourrons faire «à domicile» pour nous aussi aider à ce sauvetage de la dernière chance. Et c’est là que le bât blesse. Nos sociétés sont-elles prêtes à mener cette bataille?