Accueil | Editoriaux | Un monde en ébullition

Un monde en ébullition

Le constat revient d’année en année : le monde change à un rythme effréné. L’homme ne change cependant pas, ou du moins, très peu. Lors de son discours de Noël, le Grand-Duc Henri a choisi la formulation suivante : «Nous découvrons constamment à quelle vitesse notre monde et notre environnement changent.» Il s’agit, selon le souverain, de défis qui mettent à l’épreuve «la capacité de nous adapter, que ce soit en tant qu’individu ou en tant que collectif». Pour le Grand-Duc, il serait d’autant plus important de ne pas perdre ses racines et ses repères.

Considérant les événements qui ont marqué le monde lors des douze derniers mois, il faut cependant constater qu’un certain nombre d’acteurs ont depuis longtemps perdu tout repère. Si des racines sont encore présentes, elles sont utilisées pour la seule propagation de la haine ou pour justifier des attaques aveugles. Des valeurs comme le respect, la tolérance et l’esprit d’ouverture ne sont plus présentes dans bon nombre de zones de conflit. Le repli sur soi est récurrent.

Cette évolution est catastrophique à un moment où la planète se trouve à un tournant. Les plus puissants sèment la discorde et préfèrent s’acharner sur une adolescente de 16 ans au lieu d’agir en faveur du climat. D’autres ferment les yeux sur le drame migratoire qui continue à se jouer en Grèce, en Italie, en Libye et en Méditerranée. Les dirigeants européens se sont eux laissé paralyser par le Brexit sans parvenir à ressusciter l’esprit de solidarité, mis en péril par certains pays de l’Est. Pas grand-chose donc pour être fier à la sortie de cette année 2019, marquée encore une fois par des conflits armés et la violence.

Quel sera le constat qui sera dressé fin 2020 ? La vapeur pourra-t-elle être inversée ? Si le monde doit changer dans la bonne direction, cela ne pourra se faire que depuis l’intérieur de la société. La mobilisation des jeunes pour le climat et les contestations sociales contre des régimes oppressants constituent des lueurs d’espoir. Ces mouvements ne peuvent que contribuer à ramener de la lumière dans un monde souvent très sombre.

David Marques