C’est une volonté du Premier ministre, le «digital» va tenir une place importante au sein du nouveau gouvernement. Pour preuve, la Gambia II a créé un nouveau ministère, celui de la Digitalisation, un portefeuille entre les mains de Xavier Bettel en personne. Si, pour le moment, les contours et la marge de manœuvre tant politique que financière de ce nouveau portefeuille restent à éclaircir, une autre question se pose, celle du capitaine.
Car si le Premier ministre ne cache pas son ambition de faire du digital un moteur économique et social du Grand-Duché, pas certain qu’il arrive à s’en donner les moyens. Le «digital» est un thème à ne pas prendre à la légère tant il s’est implanté dans nos vies et promet un avenir radieux, mais il demande également du temps et de l’attention.
Ce portefeuille 2.0. est donc à prendre au sérieux et on peut penser que Xavier Bettel et son gouvernement ont pris la mesure de l’importance du numérique en créant ce ministère. Si l’idée est bonne, pourquoi ne pas y avoir mis un ministre à plein temps ? Car actuellement, Xavier Bettel, ministre de la Digitalisation, est, en plus d’être Premier ministre, le ministre des Communications et des Médias, le ministre des Cultes et enfin le ministre de la Réforme administrative. Soit cinq ministères à gérer. Il pourra compter sur l’aide de Marc Hansen, le ministre de la Fonction publique et ministre aux Relations avec le Parlement, qui est également le ministre délégué à la Digitalisation, en plus d’être le ministre délégué à la Réforme administrative.
Bref, avec sept ministères pour deux hommes, pas certain que la «digitalisation» ait le temps qu’elle mérite pour être pleinement implémentée.
À moins que, finalement, le digital ne soit pas aussi important que la justice, les finances et l’environnement, trois ministères ayant la chance d’avoir chacun un ministre à plein temps.
Même avec son talent, Xavier Bettel n’a-t-il pas un peu trop chargé sa besace avec cinq ministères entre ses mains en plus de ses obligations européennes ? Sans douter de ses capacités de travail, il serait dommage de voir la digitalisation réduite à une tendance et à un élément de communication au lieu d’être véritablement considérée comme une priorité de ce nouveau mandat.
Jeremy Zabatta