Le jeu de chaises musicales provoqué par la démission du ministre Georges Mischo rappelle le remaniement d’avril 2013. À l’époque, le CSV avait désigné le député Marc Spautz pour succéder à Marie-Josée Jacobs, qui tirait sa révérence après plus de vingt ans passés au gouvernement.
La véritable surprise était venue de la nomination de Martine Hansen, alors directrice du lycée technique agricole, appelée à remplacer François Biltgen, devenu juge à la Cour de justice de l’Union européenne.
Lorsque les deux nouveaux ministres d’alors prêtent serment devant le Grand-Duc Henri, aucun des deux ne se doute que son passage au gouvernement sera de très courte durée.
Quelques semaines plus tard, le 10 juillet 2013, le gouvernement Juncker-Asselborn tombe. Les élections anticipées du 20 octobre débouchent sur une coalition inédite entre le DP, le LSAP et déi gréng, reléguant le CSV aux bancs de l’opposition.
Douze ans plus tard, le même tandem est appelé à reprendre le flambeau d’un ministre démissionnaire. Mais le contexte dans lequel s’opère ce remaniement est autrement plus lourd, même si l’affaire du SREL pesait déjà, au printemps 2013, sur la coalition CSV-LSAP.
Cette fois, un ministre est accusé – après avoir suscité de fortes tensions sociales – d’avoir ignoré les procédures réglementaires et légales nécessaires à la création d’un projet public d’infrastructure.
Dans le même temps, un CSV pourtant revigoré par «le nouveau Luc», voit sa cote de popularité s’effondrer dans les sondages. À cela s’ajoute une série de couacs et d’errements qui viennent ternir le premier bilan du gouvernement CSV-DP.
Les dernières démissions «forcées» de membres du gouvernement – Maggy Nagel (DP) fin 2015 et Carole Dieschbourg (déi gréng) au printemps 2022 – ont laissé des traces très différentes dans leurs camps respectifs.
Les libéraux étaient sortis renforcés des législatives de 2018, tandis que les verts coulaient en octobre 2023. Reste à savoir quel sera le sort du CSV.
Le remaniement actuel pourrait-il, une nouvelle fois, précipiter la chute d’un gouvernement? Établir un lien de cause à effet serait hasardeux. Mais la présence du duo Spautz-Hansen au cœur d’un remaniement est-elle un hasard ou un mauvais présage?