Le dépôt du budget ne sera pas le seul moment fort de la journée à la Chambre. La commission en charge de la Réforme constitutionnelle va en effet aussi se retrouver pour la première fois depuis la sortie remarquée de Claude Wiseler, samedi, lors de sa messe d’intronisation comme tête de liste du CSV pour les législatives d’octobre 2018.
Celui qui rêve plus ouvertement que jamais de devenir le prochain Premier ministre a annoncé ne rien vouloir précipiter en ce qui concerne la modernisation de la Constitution. En sachant que la majorité gouvernementale dispose uniquement d’une courte majorité de 32 sièges et qu’elle aura donc besoin du CSV pour faire voter, à la majorité des deux tiers, la nouvelle loi fondamentale du pays, une finalisation du travail sur la refonte avant la fin de législature semble désormais compromise.
Alors que les travaux sur une modernisation de la Constitution durent maintenant depuis plus de 15 ans, le projet pourrait une nouvelle fois disparaître au fond d’un tiroir, sans assurance de le voir ressortir de sitôt. Il est néanmoins grand temps de doter le pays d’une loi fondamentale adaptée au XXIe siècle.
Que redoute donc le CSV? Un cuisant échec du référendum prévu début 2018, résultat qui, cette fois, pourrait le pénaliser également? Ou redoute-t-il un succès, qui serait alors profitable au gouvernement en place? En tout cas, lundi, Claude Wiseler n’a pas souhaité répondre à ces questions brûlantes et a séché sans explication la conférence de presse de rentrée de la Chambre des députés.
De son côté, la coalition semble bien plus courageuse, malgré le cuisant échec de 2015. «Promesse faite, promesse tenue» reste son leitmotiv pour ce qui est de la démocratie participative. Mais au vu de l’attitude très négative qu’il doit toujours affronter, le gouvernement aurait peut-être tout intérêt à faire passer l’orage et faire voter la nouvelle Constitution dans un contexte plus serein. Car un non d’office du texte pourrait transformer un travail de longue haleine en un énorme gâchis. Le blocage du CSV est-il donc, en fin de compte, un mal pour un bien? Le débat est lancé.
David Marques (dmarques@lequotidien.lu)