Un long chemin

Un choc chez nos voisins français. Le bilan de la violence routière pour l’année 2022 a été dévoilé mercredi. Les chiffres font apparaître une année noire pour les cyclistes et les trottinettes. Pour la deuxième année consécutive, le nombre de cyclistes tués a dépassé le seuil des 200 morts en France : 244 tués en 2022, en hausse de 30 % par rapport à 2019, soit 57 morts en plus. Parmi eux, 56 % roulaient sur des routes de campagne. C’est donc, hors agglomération, une augmentation de 47 % de la mortalité chez les cyclistes, soit près de trois fois plus qu’en agglomération (+16 %), selon l’Agence France-Presse, qui a diffusé l’information. Pour les trottinettes (électriques ou non), 34 personnes ont perdu la vie en 2022 en France, contre 10 en 2019. Il y a eu aussi sur ces engins 600 blessés graves, soit 400 de plus que trois ans plus tôt!

Les chiffres sont effarants et font craindre le pire ces prochaines années si aucune action n’est lancée. Au Luxembourg également, la révolution de la mobilité poursuit son cours. Et ça se voit malheureusement aussi dans les chiffres. La tendance est à une augmentation des cyclistes tués ou blessés graves entre 2015 et 2021. Nous sommes passés d’une quinzaine de victimes en 2015 à 27 en 2021, avec un pic à 38 en 2020. Pour les trottinettes, quatre personnes ont été gravement blessées au guidon de ces engins en 2021. Un chiffre encore marginal, mais qui risque de gonfler quand on voit le nombre de personnes qui utilisent ce moyen de locomotion. Le bilan des accidents de la route au Luxembourg pour 2022 doit être dévoilé au printemps. Nous verrons l’ampleur de la tâche à accomplir.

La tâche à accomplir sera de faire cohabiter tous les moyens de déplacement dans nos rues. Des efforts importants sont entrepris pour sécuriser les pistes cyclables et les préserver du flot infernal de la circulation automobile qui congestionne bien souvent nos villes. Certains diront que ce n’est pas assez, mais ce dossier fait quand même partie des priorités du gouvernement et de nombreuses villes. Mais on ne peut pas mettre des bandes sécurisées partout ! Et c’est à tous les usagers de partager la route. Soyons honnêtes, il y a encore du travail à faire de ce côté-là et… chez nous tous. Agissons le plus vite possible avant une tragique prise de conscience.