Une fois n’est pas coutume depuis l’institutionnalisation de la Chambre des députés, en 1848 sur la base de l’Assemblée des États, la présidence du Parlement reviendra aujourd’hui à un libéral. En effet, avec l’assermentation de Fernand Etgen au perchoir de la Chambre, le Parti démocratique (DP) se voit conférer l’honneur, pour la toute première fois dans l’histoire du Grand-Duché, de voir l’un de ses cadres siéger en tant que premier citoyen du pays.
Cette rupture avec les différents présidents de la Chambre estampillés CSV ou LSAP, qui se sont succédé durant des décennies, s’avère même être encore plus tranchée lorsque l’on se penche sur le profil de l’heureux désigné. Car le désormais ancien ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs sera le premier président de la Chambre issu d’une famille d’agriculteurs de l’Oesling.
Et cela est une excellente chose, parce que la Chambre, qui est le centre de la démocratie, constitue l’émanation du peuple. Rappelons d’emblée que Fernand Etgen a occupé diverses fonctions politiques au niveau local, mais qu’il a aussi été député et également ministre aux Relations avec le Parlement, au cours de la législature écoulée.
Forcément rompu au fonctionnement des rouages de l’État, dont ceux du Parlement et ceux qui régissent les relations entre les pouvoirs législatif et exécutif, Fernand Etgen promet d’apporter certainement un vent de fraîcheur au Krautmaart. Si on lui doit notamment la nouvelle loi agraire et celle sur la protection des animaux, Fernand Etgen est avant tout un homme de consensus et de dialogue, qui a toujours tenté de ne pas diviser le monde agricole, en se posant comme LE médiateur entre les différents syndicats et associations de défense des agriculteurs, entre autres, sur les divergences de vues entre producteurs bios et adeptes de l’agriculture intensive.
Et quand on sait que le rôle et les missions d’un président de la Chambre sont, notamment, d’en diriger les débats, d’en maintenir l’ordre ou encore d’en faire observer le règlement intérieur et d’accorder la parole aux députés, Fernand Etgen promet d’être à la hauteur.
Claude Damiani