L’Union européenne poursuit son rêve d’unir tous les pays du continent. Aujourd’hui, l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, la Serbie, la République de Macédoine du Nord et le Monténégro travaillent à cette adhésion. Mais le chemin sera long.
Les Balkans ont été marqués par les violentes guerres qui ont eu lieu lors de la dislocation de la Yougoslavie tout au long des années 90. Vingt ans après, les armes se sont tues mais le ressentiment est parfois vif entre les différentes communautés devenues, au fil des affrontements, des nationalités. Mais l’Union européenne aura au moins ce talent-là : rassembler d’anciens belligérants, d’anciens ennemis «héréditaires», pour promouvoir un destin pacifique en commun. Les pays fondateurs y sont arrivés il y a de cela plus de 60 ans. La difficulté sera grande pour ces pays candidats, mais l’espoir qu’ils puissent y arriver est bien vivant.
Malheureusement, cet élargissement vers les Balkans inquiète aussi au sein de l’Union. Tensions inter-ethniques toujours persistantes, criminalité, pauvreté trop importante, troubles politiques… Certains pays estiment que l’Union européenne avance trop vite dans cette région. Il y a un an, la France avait même dit «non» à l’ouverture des négociations d’adhésion à l’Union européenne de l’Albanie et de la Macédoine du Nord le 18 octobre 2019. De quoi doucher les espoirs de tous les autres pays.
D’autres voix s’élèvent aussi en pointant du doigt l’échec relatif de l’élargissement à l’est de l’Union européenne. Des pays comme la Pologne et la Hongrie ont montré bien peu de solidarité pendant la crise des migrants. Et que dire des avertissements lancés par Bruxelles à Varsovie et Budapest concernant le respect de l’état de droit ? L’UE a voulu aller trop vite avec l’Europe de l’Est, peut-être devrait-elle prendre un peu plus de temps avec les pays des Balkans occidentaux pour éviter de nouvelles incompréhensions et de nouvelles crises.
Laurent Duraisin