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Un été cruel

Les travaux avancent autour de la gare de Bettembourg. Le pont Emile-Hammerel n’existe plus et sera bientôt remplacé par un ouvrage d’art flambant neuf. Le chantier, très impressionnant, a provoqué la fermeture des voies ferrées entre la France et la capitale. Quand on voit les pelleteuses à l’œuvre, on comprend pourquoi. Jusqu’au 11 août, ce sont les bus qui transportent les passagers. Évidemment, la fermeture de ces voies extrêmement fréquentées a provoqué de lourds désagréments aux usagers, notamment frontaliers, qui ont vu leur temps de trajet exploser.

Mais on ne pouvait plus attendre. Après ce titanesque chantier, mauvaise nouvelle : les CFL ne rouvriront pas les voies entre Bettembourg et Luxembourg en août. Des travaux se poursuivront pour réaliser le futur raccordement de la nouvelle ligne ferroviaire se dirigeant vers la capitale. Ce n’est que le 16 septembre, soit le jour de la rentrée des classes, que les trains circuleront à nouveau. De quoi donner des sueurs froides à tous les usagers du pays ou aux frontaliers qui utilisent le transport par rail pour se rendre au travail.

Mais le mal est nécessaire. Ce n’est pas la première fois que ce type de fermeture a lieu l’été. Et d’autres chantiers risquent d’animer le sud du pays ces prochaines années pour permettre aux travailleurs d’utiliser tous les moyens disponibles pour se déplacer. Les gouvernements successifs n’ont pas démérité ces deux dernières décennies pour redessiner la carte des réseaux ferré et routier du pays. Mais ils sont toujours lancés dans une course contre la montre pour répondre à la hausse croissante des travailleurs franchissant la frontière et d’une population nationale qui prend toujours un peu plus d’ampleur.

C’est le revers de la médaille de ce développement économique qui tire la Grande Région vers le haut. Les images des files d’attente devant les bus à la gare de Thionville et le désarroi des frontaliers n’ont pas fait une belle publicité au Luxembourg, qui cherche pourtant à attirer vers lui les talents. Bien sûr, on ne peut pas tout changer en un coup de baguette magique. Mais cela prouve que la mobilité est toujours, pour l’instant, le talon d’Achille du Grand-Duché. Jusqu’à quand ?