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Un été brûlant

La ligne de front tient encore pour l’instant et Kharkiv ne serait pas menacée, selon les autorités de Kiev. Peu après les cérémonies de la victoire du 9 mai qui se sont tenues à Moscou, les troupes russes ont lancé une offensive conséquente vers la seconde ville d’Ukraine située à quelques kilomètres de la frontière. De nouvelles images sont parvenues montrant des civils évacués à la hâte loin des bombardements et des combats. Des civils laissant toute leur vie derrière eux. Au même moment, Vladimir Poutine annonçait qu’il remplaçait son ministre de la Défense, l’indéboulonnable Sergueï Choïgou, par le technocrate sans expérience militaire Andreï Belooussov. Un signal, selon de nombreux analystes, prouvant que le Kremlin est décidé à poursuivre les combats à travers une stratégie au long cours visant à affaiblir peu à peu la détermination des Ukrainiens (lire aussi en page 5). L’été sera brûlant sur le front est… et pas seulement près de Kharkiv.

Les atrocités au Proche-Orient depuis le 7 octobre ont parfois fait oublier la situation en Ukraine, où la guerre a entamé sa troisième année. L’aide à Kiev fait de plus en plus débat, bien souvent pour des raisons politiques. Aux États-Unis, il s’agit de rejouer la posture de l’isolationnisme pour les républicains et de gêner Joe Biden, alors que Donald Trump reste en embuscade pour le scrutin de novembre malgré ses déboires judiciaires. En Europe, les États tiennent bon et continuent d’alimenter comme ils le peuvent l’effort de guerre ukrainien pour contrecarrer les désirs d’annexion du Kremlin. Mais les élections européennes seront peut-être aussi une occasion de rebattre les cartes. Les partis populistes en lice, notamment en France, s’émeuvent fréquemment de cette terrible guerre «alimentée» par l’aide européenne. Ils souhaitent que leur camarade Poutine, qui les aide parfois à avancer leurs pions, grignote davantage de terrain, voire mange toute l’Ukraine. Plus d’Ukraine, plus de guerre. Et que dire lorsqu’ils parlent de l’OTAN. Ils voudraient bien souvent nous désarmer pour permettre une désescalade avec Moscou. Il est évident que le Kremlin ne passera pas à l’offensive contre des pays sans défense et que Poutine redeviendra doux comme un agneau.

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