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Un équilibre précaire

Le Grand-Duché s’engage dans la voie d’un déconfinement pas à pas et prudent. Mais ne nous leurrons pas : rien n’est fini, tout commence. La période s’annonce critique, car la pandémie n’est pas encore derrière nous. Loin de là. Ne nous attendons pas à un retour à une vie «comme avant» dans quelques semaines ou dans quelques mois. Il va falloir changer nos habitudes durablement et cet étau qui nous étreint depuis maintenant la mi-mars ne se desserrera que très progressivement. À l’inverse, il se resserrera d’un seul coup en cas de retour des infections au coronavirus…
Imaginer que cette maladie qui traverse le monde est simple à dompter est une illusion. D’autres gouvernements ont pris à la légère l’arrivée de la maladie dans leur pays et leur population paye aujourd’hui un lourd tribut. En Suède, par exemple, aucune mesure de confinement n’a encore été décidée. Il suffit de voir la courbe des décès dans ce pays pour frémir en pensant aux prochaines semaines.
Pour les gouvernements qui ont réagi à temps en voyant la vague arriver, ce même état d’esprit de responsabilité, de prudence et d’humilité doit prévaloir durant cette période postconfinement qui s’entrouvre devant nous. Surtout pas de fanfaronnades, le virus attend une seule petite occasion pour réapparaître et refaire vaciller nos sociétés.
Le Luxembourg s’engage donc sur un long chemin de résilience. Tous les secteurs de la société vont devoir se mobiliser pour que l’activité économique, pour que les services publics, pour que les plus simples occupations de tous les jours hors de son domicile puissent s’adapter aux nouveaux gestes barrières. L’espoir est d’endiguer la maladie pour faire baisser sa menace… en attendant que les chercheurs trouvent un traitement efficace au coronavirus ou qu’un vaccin soit fabriqué. On évoque la fin de l’année au plus tôt pour obtenir cette arme fatale qui mettra fin au règne du Covid-19. Et là, la vie reprendra pleinement ses droits.

Laurent Duraisin