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Un écosystème à apprivoiser

Auparavant, la voiture électrique était réservée aux entreprises ou aux plus fortunés. Généralement, elle était là pour l’image bien plus que pour son utilité. C’était un peu comme avoir un meuble design qui est beau mais pas du tout pratique. Le design, le vrai, n’a pas vocation à être pratique, mais bien à être beau, à renvoyer une image, un concept, un style, une valeur (dans tous les sens du terme). Sous la pression de Bruxelles, les constructeurs automobiles ont été obligés de faire des efforts sur le sujet de la mobilité électrique. Ils commencent à accélérer dans le domaine en promettant l’électrification de l’ensemble des modèles. La voiture électrique ne sera plus un concept, mais bien un standard à la fin de la décennie. Il faudra tout de même au moins dix ans pour démocratiser la voiture électrique.

Pour le moment, elle se situe dans les catégories très haut de gamme et haut de gamme. Il est impossible de trouver une voiture électrique neuve à 10 000 euros. Comptez au minimum 20 000 à 25 000 euros. Évidemment, un bon vendeur vous vantera les aides écologiques qui font baisser la note et le fait de ne plus passer à la pompe à essence. Mais il faut ajouter la borne de recharge. Et sans garage particulier, l’automobiliste ne pourra avoir sa propre borne. Des solutions existent, rétorquera le vendeur. Effectivement, il y a des alternatives. Passer à l’électrique, c’est adhérer à un écosystème particulier variant selon l’utilisation. S’en aller acquérir une voiture électrique pour suivre la tendance ou pour son design serait une erreur que l’automobiliste regrettera rapidement, surtout si ses trajets quotidiens ne correspondent pas à l’utilisation de l’électrique.

Si le particulier va se diriger doucement vers l’électrique, en prenant le temps de trouver ses repères dans cet écosystème, ce sont les entreprises qui doivent désormais mettre le turbo sur le sujet. Au Luxembourg, 40 % des nouvelles immatriculations sont des voitures de société, qui sont avantageuses tant pour l’entreprise que pour le salarié. Progressivement, l’État devra trouver des incitations concrètes afin d’électrifier ces véhicules. Ce sera déjà une belle étape pour donner envie aux particuliers et aboutir à l’électrification du parc automobile luxembourgeois.

Jérémy Zabatta