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Un débat obsolète

Nul n’est censé ignorer que l’heure d’hiver approche, seconde par seconde, minute par minute et heure par heure, en ce samedi de fin octobre. Le temps n’a d’ailleurs jamais cessé de filé depuis l’instauration du changement d’heure dans différents pays et son harmonisation au niveau européen en 1980. Car ce fut en cette fameuse époque, où on n’avait pas de pétrole mais de mauvaises idées, que le changement d’heure a été justifié par la volonté de réaliser des économies d’énergie.

Cela fait désormais des lustres que le débat est devenu obsolète, à l’heure de la transition digitale qui fait suite à l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication. L’époque de l’Arpanet, l’ancêtre de l’internet, est désormais bien révolue, et cela depuis des années-lumière. Aujourd’hui, tout le monde ou presque est connecté et branché en continu, et dispose de tout l’attirail de l’homme et de la femme modernes de 2019 : smartphone, ordinateur (portable) sur son lieu de travail et à son domicile. Sans parler des tablettes, des montres connectées et autres gadgets toujours plus performants, mais aussi… plus consommateurs d’énergie. Et le changement d’heure n’a que peu de prise là-dessus. Cela s’appelle le progrès technologique et cela s’inscrit dans l’évolution nécessaire du monde du travail – avec pour toile de fond l’obligation de croissance économique –, et l’on voit mal comment la planète pourrait faire marche arrière et démanteler ses propres acquis. D’ailleurs, l’immobilisme des politiques dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique se révèle en être la meilleure preuve.

La consommation d’énergie explose, malgré toutes les alertes citoyennes. Et face à ce constat, la question du changement d’horaire, d’hiver et d’été, semble complètement obsolète. La société globalisée de consommation capitaliste d’aujourd’hui se moque éperdument de ce qui finalement s’avère être un faux débat à l’aube de l’année 2020. En effet, le temps file tellement vite que tout éventuel futur débat du genre sera tout aussi rapidement obsolète.

Claude Damiani