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Un combat jusqu’au bout

La bataille électorale fut âpre, perturbée à cause du coronavirus et… elle ne s’est pas terminée après la clôture des bureaux de vote. Aux États-Unis, l’élection présidentielle opposant Donald Trump et Joe Biden a tenu en haleine durant toute la journée une bonne partie de la planète. Décidément, les Américains ont le secret pour ménager le suspense jusqu’au bout avant le coup de théâtre final qui laisse généralement toujours bouche bée les spectateurs. Reste à savoir si cette élection aux rebondissements sans précédent dans l’histoire du pays va se terminer en happy end.

Mercredi, sur les chaînes de télévision américaines, les analystes se sont arraché les cheveux toute la journée en multipliant les calculs, en comparant les résultats dans les États, comté par comté, en analysant la carte du «pays-continent» qui devenait rouge en son centre, couleur du parti républicain de Trump, et bleue sur les côtes est et ouest, la couleur du parti démocrate de Biden. Non, impossible de dire avec certitude qu’un candidat était largement devant un autre et qu’il était assuré de la victoire même 24 heures après la clôture du scrutin. Les résultats du vote en Floride avaient donné le ton dans la nuit de mardi : cela n’allait pas être si facile pour Biden de défaire l’actuel locataire de la Maison-Blanche. Les sondages qui le donnaient gagnant avant le scrutin ont vite été oubliés par les commentateurs politiques qui se sont concentrés sur les résultats tombant au compte-goutte. Un marathon d’explications et de projections suivait chaque résultat définitif. De quoi en avoir le tournis devant son poste et sur les réseaux sociaux. Mais le manège électoral ne s’arrêtera malheureusement pas encore. Après la campagne, après le vote, voilà venu le temps des recours judiciaires pour recompter les voix. Dans la très légaliste Amérique, on ne badine pas avec ses droits. Encore moins quand on est candidat pour devenir président. Désolé, mais l’élection américaine va encore jouer les prolongations ces prochaines semaines. Ce sera le temps des avocats, celui des juges. Et durant cette procédure, n’imaginez pas que Donald Trump puisse s’abstenir de ses commentaires incendiaires. La route va encore être très longue jusqu’à janvier, mois durant lequel le nouveau président des États-Unis doit officiellement prêter serment pour un mandat de quatre ans.

Laurent Duraisin