La querelle entre patronat et syndicats est relancée pour de bon depuis cette semaine. Comme prévu, le camp patronal n’a pas manqué l’occasion en ce début d’année pour attaquer de front le camp syndical. «La place pour le dialogue social devient toujours plus petite», avait notamment clamé le président de la Fédération des artisans le 19 janvier dernier. «Personne ne doit nous expliquer comment soigner nos employés, qui demeurent notre ressource la plus précieuse», avait ajouté Michel Reckinger en faisant référence au dialogue de sourds qui se poursuit au sujet de la flexibilisation du temps de travail.
Cette semaine, le camp syndical et plus particulièrement l’OGBL ont renvoyé la balle aux patrons. Ce ne seraient pas les syndicats mais bien l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) qui bloquerait toute discussion dans ce dossier épineux. Les mots employés par le président André Roeltgen étaient aussi durs que ceux employés auparavant par le camp patronal. Le chef de file de l’OGBL a en effet reproché à l’UEL de vouloir introduire une «dictature» au niveau de l’organisation du temps de travail.
Tout cela n’augure rien de bon pour une prochaine réunion tripartite réunissant le gouvernement, les syndicats et le patronat. Le dernier rendez-vous au mois d’octobre dernier a été repoussé en raison de la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE. Les travaux en coulisses n’auraient pas encore pu aboutir en raison des obligations européennes du gouvernement. Il devient néanmoins de plus en plus clair que l’ambiance intoxiquée entre syndicats et patronat n’a également pas favorisé l’avancée des discussions.
Le Premier ministre, Xavier Bettel, a déjà répété à plusieurs reprises que son gouvernement est prêt à prendre ses responsabilités si aucune solution ne peut être dégagée sur base du dialogue social. Il pourra prendre le pouls lors d’une première réunion de concertation prévue le 18 février prochain. Jusqu’à présent, les appels à l’unité pour faire avancer le pays sont en tout cas restés sans réponse positive…
David Marques (dmarques@lequotidien.lu)