Accueil | Editoriaux | Un «cadeau» pour Poutine

Un «cadeau» pour Poutine

Eh non, Taylor Swift n’est pas montée, lors du Super Bowl, sur la pelouse afin d’annoncer, en grande pompe, son soutien à Joe Biden. Cette théorie du complot insensée, balancée par des proches de Donald Trump, accusait même la chanteuse d’être un «agent du Pentagone», recrutée par le Parti démocrate du président sortant pour influencer les résultats du scrutin.

Que Taylor Swift soit restée assise dans sa loge pour encourager son petit ami Travis Kelce, sacré champion avec son équipe des Kansas City Chiefs, n’a pas fait décolérer Donald Trump. En attendant de diffamer une nouvelle fois celle qui pulvérise actuellement tous les records de l’industrie musicale, l’ancien président s’est attaqué – une nouvelle fois – aux alliés de l’OTAN.

Il a ainsi affirmé, samedi, qu’il «encouragerait» la Russie à s’en prendre aux pays de l’Alliance atlantique si ceux-ci ne payaient pas leur part de 2 % du PIB en dépenses militaires. Le Luxembourg, qui consacre à peine 0,7 % de sa richesse nationale à sa défense, devrait, donc, craindre le pire si Trump réussit à reconquérir la Maison-Blanche.

«Mais avant de voir des chars russes mettre du carburant dans les stations-services du Grand-Duché, puis envahir les Ardennes, il faut passer par d’autres pays», ironisent nos confrères belges de la RTBF. Dans ce contexte, il ne faut pas négliger le compromis proposé par le gouvernement luxembourgeois consistant à consacrer, à moyen et long terme, 2 % non pas de son PIB (niveau absolu de l’activité économique), mais de son revenu national brut (total du revenu primaire) à sa défense.

Cet indicateur tient davantage compte des spécificités du Grand-Duché, dont l’économie, et donc le niveau du PIB par habitant, est notamment dopée par les plus de 225 000 frontaliers. À l’horizon 2028, le gouvernement compte, dans un premier temps, atteindre l’objectif de 1 % du PIB investi dans sa défense (1,03 milliard d’euros).

Oui, la lanterne rouge de l’OTAN reste toujours entre les mains du Lion rouge. Cela n’empêche pas que les efforts financiers et matériels cités ci-dessus soient salués par les alliés, y compris les États-Unis.

Et, avant de blâmer le Grand-Duché, de plus grands pays, tels que l’Italie (1,5 %), l’Espagne (1,3 %) et la Belgique (1,1 %), doivent être conscients qu’ils sont également tous menacés d’être «offerts» par Trump à son ami Poutine.