Les fantômes de minuit ont fini par trancher : le Royaume-Uni aura désormais jusqu’à Halloween pour quitter l’Union européenne sur la base d’un accord. L’horreur d’un Brexit désordonné est une nouvelle fois écartée. Ce nouveau répit ne garantit cependant en rien que la «sorcière» Theresa May finira par convaincre les députés de la maison hantée de Westminster d’accepter le traité de divorce durement négocié entre Londres et Bruxelles.
La terreur de voir le camp britannique demander un nouveau report avant la nouvelle date butoir du 31 octobre reste donc bien présente. En attendant, la très probable participation du Royaume-Uni aux élections européennes est assez fantomatique. Pour le bon fonctionnement des institutions de l’Union européenne, il s’agit toutefois d’une «clause guillotine», comme l’a souligné le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel. «Sans participation aux élections, ils seront dehors !»
Cette même fermeté n’existe cependant pas pour la nuit d’Halloween. Les craintes de voir Londres mystifier l’UE continuent d’obséder les chefs d’État et de gouvernement.
De leur côté, les «monstres» qui ont clamé que le Brexit allait s’effectuer sans faire couler le sang doivent se rendre compte que leur projet était une «chimère». Ils risquent toutefois de refaire surface. Le satané bras de fer qui se jouera dans les jours, semaines ou même mois à venir à Londres est donc loin d’être gagné pour ceux qui favorisent un Brexit ordonné.
L’Union européenne a pourtant d’autres chats noirs à fouetter. Xavier Bettel insiste à juste titre sur la nécessité de «plier boutique» au plus tard le 31 octobre à minuit. Le Brexit obnubile en effet l’Union européenne depuis plus de trois ans. Pourtant, il n’existe toujours pas de vrai plan pour sortir de ce cercle vicieux.
Le nouveau report de six mois empêche dans un premier temps le Royaume-Uni et l’UE avec lui de terminer tous les deux dans le cimetière de l’Histoire. Mais le couperet de la guillotine évoquée par Xavier Bettel devra bien finir par tomber.
David Marques