Accueil | Editoriaux | Un brassard, et puis ?

Un brassard, et puis ?

Annoncée en grande pompe, la nouvelle unité de police locale se limite, dans un premier temps, au déploiement d’un nombre limité d’agents dans certains quartiers de Luxembourg-Ville et d’Esch-sur-Alzette. La seule différence par rapport à des patrouilles classiques est que ces policiers sont dotés d’un brassard, sur lequel est inscrit sur fond bleu clair et en lettres capitales «Police locale». Leur mission est de montrer plus de présence afin d’assurer un travail de prévention renforcé. L’intention est louable, mais il se pose, en tout début de ce projet pilote de 6 mois, la question de savoir quel pourra être la véritable plus-value de ces «nouveaux» agents.

Le ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden (CSV), a raison de mentionner que ces dernières années la présence de la police sur le terrain a connu des lacunes. Ce n’est pourtant pas l’absence d’une unité spécifique qui est en cause, mais bien un manque d’effectifs. Pour remédier à cette situation, le gouvernement tricolore sortant a engagé, certes sur le tard, un recrutement massif de nouveaux agents. Déi Gréng n’ont pas tort de souligner dans un communiqué que le nouveau ministre de tutelle de la police tire aujourd’hui profit de l’initiative de son prédécesseur Henri Kox. La même problématique a d’ailleurs prévalu dans les rues de la capitale. Dans les faits, le phénomène de la mendicité a moins lourdement pesé que les incivilités et tapages commis par des personnes sans domicile fixe. Pour preuve, les injonctions de libérer les entrées d’immeubles ont très largement pris le dessus sur des verbalisations de personnes faisant la manche. Le travail a été fait par les centaines de policiers débauchés à tour de rôle dans des commissariats d’autres régions.

Depuis hier, la police locale est présente dans les rues des deux plus grandes métropoles du pays. La mission qu’ils sont censés accomplir diffère peu du travail de police habituel, qui incombe à tout agent affecté à un commissariat urbain. S’ils ont l’avantage de ne pas devoir quitter leur poste pour d’autres interventions, c’est une nouvelle fois le mérite d’un surplus d’agents désormais disponibles. Les doter d’un brassard est bien. Pour éviter de brasser du vent, il faudra toutefois une stratégie avec plus de profondeur.

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.