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Un bouchon sur la Moselle

Une très mauvaise nouvelle économique. Une péniche chargée de ferrailles a percuté les portes d’une écluse sur la Moselle du côté de Müden, ville située juste avant Coblence en Allemagne. Les faits se sont déroulés dimanche. Les deux vantaux du portail ont été gravement endommagés.

Conséquence : la navigation sur la rivière canalisée est interrompue vers les grands ports de la mer du Nord. Pour combien de temps ? Jusqu’à la fin mars ! C’est bien simple, comme le résumait lundi le ministère de la Mobilité, la Moselle est aujourd’hui coupée en deux, l’écluse de Müden s’est transformée en obstacle infranchissable.

Tous les grands ports le long de la rivière vont désormais devoir s’organiser et les entreprises passant par ces nœuds logistiques, trouver d’autres solutions. Et les quantités de marchandises sont loin d’être négligeables. Le port de Mertert prend en charge des tonnes d’acier produites par les aciéries luxembourgeoises, sans compter la ferraille utilisée pour fabriquer poutres et palplanches dans les fours électriques et qui transite par ce précieux site industriel planté au bord de l’eau.

Un peu plus loin du côté français, le port de Metz est le plus grand port céréalier de France avec ses impressionnants silos de stockage qui ont une capacité de 600 000 tonnes. Il va devoir aussi s’organiser pour alimenter les marchés mondiaux et les ports du nord de l’Europe ouverts sur le monde.

En 2022, lorsque la sécheresse avait fait baisser le niveau de l’eau, le port avait souffert. «Pour remplacer un bateau, il faut 60 camions», avaient rappelé les responsables des lieux aux médias locaux. En 2023, près de sept millions de tonnes de marchandises ont été transportées sur la Moselle par environ 4 500 bateaux. Faites le calcul…

L’accident à Müden est une sacrée tuile pour cette Moselle canalisée qui a fêté ses soixante ans il y a peu. C’est une tuile aussi pour les entreprises qui comptent sur ce moyen de transport économique et plus écologique que les camions. Toute la chaîne logistique est à réorganiser. Espérons que le train tirera son épingle du jeu… nous avons déjà bien trop de camions sur nos routes.