L’année parlementaire qui se referme restera marquée par de trop nombreux dérapages de politiciens. En fin de compte, quatre des sept partis représentés à la Chambre ont été confrontés à des «affaires» d’une gravité plus ou moins importante. Dans la liste, on retrouve le CSV, le DP, l’ADR et, depuis cette semaine, le Parti pirate. Le LSAP, déi gréng et déi Lénk ont, selon toute vraisemblance, respecté les règles de bonne conduite.
La triste saga autour de l’interdiction de la mendicité fut le déclencheur, pour des propos malheureux signés par le ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden (CSV), la députée-maire de Luxembourg, Lydie Polfer (DP), le député Tom Weidig (ADR) et la députée Simone Beissel (DP). Le premier a propagé de fausses informations, la seconde s’est attaquée à la séparation des pouvoirs, le troisième a menacé un caricaturiste et la dernière a dénigré les mendiants.
Dans le camp de l’ADR, le même Tom Weidig s’est emporté contre une «drag-queen» accusée d’«endoctriner» des élèves avec «son idéologie LGBTQI+». Son président de fraction, Fred Keup, se montre indigné par la mise en garde d’une directrice de lycée contre le danger pour la démocratie émanant des populistes et des partis d’extrême droite.
Revenons aussi sur l’incident ayant impliqué en janvier le ministre Claude Meisch (DP), soupçonné un moment d’avoir agressé, dans un restaurant, une de ses collaboratrices. L’année politique pour les libéraux s’est achevée avec la condamnation pour fraude fiscale aggravée de l’échevin eschois Pim Knaff, s’obstinant à ne pas démissionner. Toujours sur le plan local, le député-maire de Hesperange, Marc Lies (CSV), vient de menacer les partis d’opposition siégeant dans sa commune après avoir été désavoué sur le recrutement d’une de ses proches. Auparavant, il s’était attaqué à des migrants, qui auraient décapité des poules…
Contrairement à ces affaires, le règlement de comptes entre les députés Sven Clement, Marc Goergen et Ben Polidori (lire ci-contre) pourrait bien avoir des conséquences. Le Parti pirate est proche de l’implosion.
On est loin de l’appel solennel du président de la Chambre, Claude Wiseler (CSV), à se montrer dignes et irréprochables en tant que politiciens. Le bilan est bien terne.