Accueil | Editoriaux | Un apport sanitaire réel

Un apport sanitaire réel

La publication du rapport de la Cour des comptes sur le «Large Scale Testing» (ou LST) nous replonge dans la pandémie, près de cinq ans après la détection de la toute première infection au coronavirus identifiée au Luxembourg. Ce fut le samedi 29 février 2020.  Le 16 mars, le premier confinement a été décrété.

Le gouvernement a réussi à ficeler en quelques semaines une réponse aussi cohérente que possible pour permettre au pays et à sa population de faire au mieux face à cette crise sanitaire. Le dépistage à large échelle faisait partie des outils retenus, sur conseil du monde scientifique.

L’objectif était d’identifier au plus tôt des infections, en premier lieu chez les personnes ne présentant pas de symptômes, afin de briser des chaînes d’infection. Dans un deuxième temps, des tests à plus grande échelle n’ont pas seulement été menés dans les stations «drive-in», mais aussi plus systématiquement dans les écoles et les structures d’habitation pour personnes âgées.

D’une manière plus globale, le Luxembourg s’est vu attribuer une bonne note pour sa large stratégie de dépistage du covid. Au LST s’est ajouté un traçage des contacts de personnes infectées et une surveillance du virus dans les eaux usées.

Tous des éléments qui ont permis au pays de tenir globalement le choc, sans toutefois négliger des manquements. La Cour des comptes conclut aujourd’hui que la gestion du LST était à parfaire.

Logistique surdimensionnée, comptabilité défaillante, interrogations sur le choix du prestataire. L’urgence qui a prévalu en début de pandémie explique certainement certaines de ces carences. Mais la Cour estime que le gouvernement aurait pu et dû agir de manière plus cohérente, au plus tard à partir de l’automne 2020. Pourtant, à ce moment, les incertitudes étaient toujours aussi importantes.

L’apport sanitaire du LST, en dépit d’une participation limitée, est lui scientifiquement prouvé. Des milliers d’infections supplémentaires ont pu être évitées grâce au dépistage à grande échelle.

Cela ne doit cependant pas empêcher de tirer les bonnes conclusions du rapport de la Cour des comptes, mais aussi de continuer à évaluer d’autres mesures prises. Pour être mieux préparés à une nouvelle pandémie.