Dès le réveillon du nouvel an, les autorités ont commencé à suivre de très près le risque d’inondation lié aux fortes chutes de pluie. La phase de vigilance a été lancée lundi, sur le coup de 11 h. En soirée, la cellule d’évaluation – composée du Haut-Commissariat à la Protection nationale (HCPN), du CGDIS, de l’administration de la Gestion de l’eau ainsi que de MeteoLux – a fait diffuser un premier communiqué détaillé sur la situation qui commençait à se corser. Mardi, une alerte jaune pour la partie nord et même une alerte rouge pour la partie sud du pays ont été déclenchées. S’y ajoute une double alerte jaune en raison des fortes pluies et des rafales qui touchent le Grand-Duché.
Rien que cette succession de communications confirme la plus grande réactivité des autorités. Le scénario était tout autre en juillet 2021, lorsque l’alerte avait été donnée bien trop tardivement. Le Luxembourg avait alors connu des inondations historiques, accompagnées d’images, aussi spectaculaires que terrifiantes, de maisonnettes de camping et caravanes emportées par des torrents d’eau. Comme par miracle, aucun décès n’était à déplorer, contrairement aux drames qui se sont joués dans les régions avoisinantes, allemandes et belges. Les dégâts matériaux furent néanmoins énormes et beaucoup de communes portent aujourd’hui encore les cicatrices de cette crue centennale. Un traumatisme collectif en résulte. Cela s’est fait remarquer mardi par le seul fait que le site inondations.lu était momentanément débordé. Mais il s’agit également d’un signal encourageant, car une large frange de citoyens sait désormais où trouver les informations clés, grâce aussi à l’alerte lancée via l’application «GouvAlert», restée muette il y a 30 mois. Le nouveau système d’alerte par SMS est, lui aussi, fin prêt à être lancé.
Les bonnes leçons semblent dès lors avoir été apprises après la catastrophe de l’été 2021. Il est cependant trop tôt pour jubiler. Des évènements météorologiques extrêmes vont se répéter à un rythme effréné dans les années à venir. Une bonne communication de crise ne peut pas être le seul remède. L’action climatique à plus grande échelle doit suivre, y compris par le nouveau gouvernement CSV-DP, clamant vouloir se montrer plus «pragmatique» dans ce domaine…