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Triste fin de saison

C’est une triste fin de saison que le monde du football est en train de vivre. Alors que le suspense et la passion que suscitent les finales et autres matches décisifs devraient figurer sur les devants de la scène, le scandale de corruption qui a éclaboussé la semaine dernière la FIFA a permis de se rappeler à l’esprit que le football restait une énorme machine à cash avec toutes les dérives qui en découlent. Et même sans faire preuve de mauvaise intention, chaque supporter contribue à sa manière à alimenter cette machine.

Il s’agit certes d’un constat amer. Mais heureusement, la passion pour ce sport qui peut générer les scénarios les plus improbables finit toujours par prendre le dessus. Vibrer avec son équipe de cœur, chanter, fêter, mais aussi pleurer et rester digne dans la défaite : en tant que supporter, il faut avoir les nerfs et les reins solides pour passer par toutes ces émotions. Mais l’investissement émotionnel finit souvent par payer.

Se relever après une défaite est parfois aussi fort que de remporter un grand titre. C’est dans ce même état d’esprit qu’une véritable vague jaune et noire a déferlé ce week-end sur Berlin. Plus de
130 000 supporters du Borussia Dortmund avaient fait le déplacement dans la capitale allemande pour soutenir leurs couleurs en finale de la Coupe d’Allemagne face à Wolfsbourg, ville qui ne compte que quelque 120 000 habitants. Malgré la déception de la défaite du côté du Borussia, le plaisir de ses supporters à vivre avec des dizaines de milliers d’autres passionnés un événement unique était présent jusqu’au bout.

En vivant ce genre de moment, il devient clair que les membres corrompus de la FIFA vivent dans un autre monde. Avec leur très trouble président Sepp Blatter, ils ont depuis longtemps perdu la passion qui caractérise le football. Leur seul intérêt, c’est la maximisation des profits. Le même constat vaut pour les dirigeants de nombreuses fédérations qui acceptent de continuer à jouer un jeu sans règles et dépourvu de moralité. Afin d’éviter le carton rouge de trop, un retour aux sources serait cruellement nécessaire.

David Marques (dmarques@lequotidien.lu)