Le choc, la consternation, la tristesse. Mardi, la ville de Trèves a été touchée par un terrible événement. Un homme a semé la mort et la désolation dans le centre-ville de cette cité si chère au cœur de tous ceux qui habitent dans la Grande Région et au Grand-Duché. Les lieux où cette tragédie s’est déroulée, nous les connaissons presque tous. Ils évoquent généralement des moments de joie entre amis ou en famille. Des instants de détente le temps d’un week-end ou d’un petit après-midi. La longue rue piétonne empruntée mardi par le forcené, les Luxembourgeois la connaissent si bien. Rien de tel que de déambuler depuis cette magnifique et immense place du marché jusqu’à la fameuse Porta Nigra. Et peu importe la saison! Sous la pluie, dans le froid ou sous un soleil éclatant, le plaisir est toujours le même. Combien de pauses devant les nombreuses vitrines des magasins, combien d’arrêts sur les terrasses des cafés qui bordent l’artère commerçante, combien de rencontres faites au milieu des touristes et des habitants qui se mélangent dans un joyeux désordre?
Et il y a ce fameux marché de Noël que des milliers d’élèves de la Grande Région ont arpenté avec leur professeur d’allemand pour se frotter, in situ, à la langue de Goethe. Cette année, il n’a pas pu être organisé. Le coronavirus est passé par là. Mais les lumières des fêtes de fin d’année n’avaient pas été éteintes pour autant dans la vieille et belle cité. Les festivités se préparaient quand même malgré l’épreuve de l’épidémie, et la chaleur qui caractérise les habitants de la plus vieille ville d’Allemagne allait pouvoir s’exprimer malgré tout. Leurs invités, les habitants de la Grande Région, se préparaient déjà à venir les rencontrer pour passer ces prochains week-ends des moments féeriques à l’ombre des majestueux bâtiments historiques qui dominent le centre-ville. Les couleurs de Noël ont été ternies par l’acte terrible qui a eu lieu mardi. Mais elles se raviveront à coup sûr, une fois le deuil passé. Et nous arpenterons bientôt les rues de la ville de Trèves pour célébrer avec les habitants ce qui nous lie. Car nous sommes plus que des voisins pour les Trévirois, nous sommes des amis.
Laurent Duraisin