La nouvelle a fait tousser. Et ce n’est pas la première fois que c’est le cas. L’administration des Douanes et Accises a dévoilé ce que le tabac avait rapporté aux caisses de l’État entre le 1er janvier et le 30 septembre 2025. C’est simple, les résultats sont stratosphériques. Pour les cigarettes, c’est une augmentation des recettes de 26,4 % par rapport à la même période en 2024, pour un total de 684 millions d’euros. Comme il n’y a pas que les cigarettes dans la vie, les recettes en matière de tabac à fumer, elles, progressent de 20,9 % par rapport à la même période, pour un total représentant 386 millions d’euros.
Que se passe-t-il donc? Les Luxembourgeois, des bébés aux centenaires, ont décidé de s’envoyer dans les bronches quatre paquets par jour depuis le début de l’année? Non, évidemment, pas besoin de fumer de la tête pour vite comprendre que le tabac vendu au Luxembourg n’est pas vraiment destiné aux locaux. Le cabinet KPMG avait fait une étude avec des chiffres de 2024 pour analyser le fructueux phénomène. Selon lui, seules 12 % des cigarettes achetées au Luxembourg finissent dans les poumons des résidents. De quoi faire enrager, encore, la Fondation Cancer qui n’hésite pas, depuis des années, à estimer que le pays exporte sciemment le cancer hors de ses frontières… et surtout en France. Et il suffit de demander à un douanier basé à Metz pour comprendre que le trafic n’est pas près de s’arrêter. Et pas seulement à destination de la Lorraine.
Le Luxembourg va-t-il vendre de plus en plus de cigarettes et en tirer de juteux profits ces prochaines années? Non, pas vraiment, un phénomène de saturation devrait stopper ces hausses annuelles successives. Et quelques nuages s’annoncent : l’Europe voudrait éviter ce type de «concurrence» et lisser les prix du tabac en Europe. Le paquet pourrait passer de 5 à 8,5 euros au Luxembourg. De quoi décourager les trafics? Pas sûr. En France, le paquet coûte déjà en moyenne 12,5 euros. Les camionnettes remplies de cartouches n’ont pas fini de rouler sur l’A31.