Travaux titanesques

La devise du ministre de la Mobilité et des Travaux publics est claire : «Nous devons enfin cesser de courir derrière les chantiers. Le but doit être d’anticiper le développement démographique et économique du pays.» François Bausch n’hésite pas à voir grand. Des travaux d’infrastructure titanesques sont en cours ou s’annoncent sur le rail et sur les routes. La liste est longue : élargissement de l’A3 à 2×3 voies, finalisation du réseau du tram vers l’aéroport du Findel et la Cloche d’or, contournements de Hesperange, Bascharage et de Hosingen ou encore le tram rapide entre Luxembourg et Esch-sur-Alzette.
Élu déi gréng, François Bausch ne planifie certainement pas de gaieté de cœur tous ces chantiers. Plaines et forêts sont souvent impactées. Même s’il existe des mesures de compensation, le ministre est par moments sévèrement attaqué par les défenseurs d’un monde plus durable.

Sa réponse pragmatique est la multimodalité. Voiture, train, bus, tram, vélo et mobilité douce doivent former un tout. Exemple type : un navetteur rejoint en voiture un pôle d’échange doté d’un P&R. Il poursuit son voyage en train avant de rejoindre son lieu de travail à pied, en bus, tram ou à vélo. Le concept théorique se heurte encore trop souvent à la réalité du terrain. Pour avancer, les travaux titanesques évoqués plus haut sont donc d’une nécessité absolue. La multiplication des chantiers s’explique par un manque de prévision datant des années 2000 où le scénario des 700 000 habitants était déjà sur la table.
Dans les années à venir, de nouveaux ponts vont enjamber l’A3 et l’A1, des P&R énormes vont être construits le long des principaux axes routiers et un corridor «multimodal» (tram, bus et vélo) va se dessiner le long de l’A4. Des centaines de millions d’euros seront investis, des milliers de tonnes de terre et de gravats évacuées. Un premier point d’étape est prévu en 2023 ou 2024. Les étapes suivantes devront être attaquées avec la même intensité.

David Marques