Après l’état d’urgence sanitaire, y aura-t-il un état d’urgence social ? Les nouvelles sont mauvaises concernant le coronavirus. Encore. Les variants plus contagieux grignotent peu à peu les espoirs des pays qui pensaient maîtriser la pandémie. Difficile de croire que nous pourrons y échapper. La campagne de vaccination est aujourd’hui loin d’avoir atteint son rythme de croisière. Beaucoup devront patienter encore de longs mois avant de pouvoir obtenir cette petite dose qui leur permettra de retrouver une vie débarrassée du risque d’attraper une maladie grave. D’autant plus que les livraisons du remède deviennent problématiques. Ce n’est évidemment qu’un ennui passager… mais nous perdons tous du temps. Un temps si précieux.
La course à l’immunité vient de débuter ou, devrait-on dire, le marathon à l’immunité. La ligne d’arrivée se situe vers le printemps. Au mieux. En attendant, nous voilà encore pris au piège par ce virus qui se montre plus retors que prévu. En France, le mot confinement n’est plus tabou devant les analyses des médecins et des différents comités scientifiques. Certains appellent même à un reconfinement immédiat pour éviter une catastrophe. Pour l’instant, chez nos voisins, les courbes des contaminations et des hospitalisations semblent «matées» par l’effet du couvre-feu. Mais l’apparition du variant anglais sur le territoire risque de provoquer une véritable flambée comme au Royaume-Uni et en Irlande, mettant à mal tous les efforts de ces dernières semaines en quelques jours à peine. Le variant se répand inexorablement.
Et les dégâts ne se feront pas sentir uniquement au niveau sanitaire, mais aussi au niveau social. L’apparition de cette nouvelle menace a gommé, à nouveau, toutes les certitudes pour des secteurs entiers de l’économie qui n’arrivent plus à se projeter dans l’avenir. Lorsque les vagues pandémiques seront passées, que restera-t-il ? N’imaginons pas un avenir radieux dès cet été quand les effets des campagnes de vaccination se seront enfin fait sentir. Ce sont encore de longs mois de combat qui s’annoncent pour tous ceux dont l’emploi ou l’entreprise ont été remis en cause par cette longue période de crise. 2021 sonnera peut-être la fin du coronavirus, mais pas la fin de nos problèmes.
Laurent Duraisin