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Toujours dans la course

Le feuilleton des primaires américaines n’a pas fini de nous passionner. Barack Obama est dernièrement monté au créneau pour assurer que Donald Trump ne deviendrait pas président des États-Unis, qu’il faisait confiance au peuple américain. Celui-là même qui a voté deux fois pour George W. Bush et qui s’évertue à défendre bec et ongles le droit de porter une arme. Même le chanteur d’Eagles of Death Metal, dont le groupe a joué un concert très émouvant devant les rescapés du Bataclan, avait déclaré dans une interview qu’il était lui-même pour les armes à feu. Bien, bien, bien.

Que ce soit l’artiste ou Donald Trump  –  qui multiplie dans ses discours les diatribes contre la France et sa politique stricte de régulation du port d’armes  –  ces derniers ont manifestement mal vu les chiffres des morts par arme à feu aux États-Unis, qui font froid dans le dos. Les armes à feu font bien plus de victimes que les attentats terroristes, c’est un fait que beaucoup ont encore du mal à admettre.

Quand Barack Obama prend position de façon aussi tranchée, cela montre que le richissime homme d’affaires, qui n’était au départ qu’une blague, fait grincer des dents jusqu’au plus haut niveau de l’État. Pour un candidat qui se veut antisystème et antiestablishment, c’est ce qu’il pouvait arriver de mieux à Donald Trump.

Pendant ce temps-là, en France, la course à la primaire des Républicains est tout aussi risible. Après un Jean-François Copé qui clamait encore il y a deux semaines qu’il était beaucoup trop tôt pour penser à une éventuelle candidature pour la primaire de la droite et du centre et qui l’annonce dans les médias il y a quelques jours, voilà Nicolas Sarkozy (encore) mis en examen. Si une telle mésaventure judiciaire n’a jamais empêché des politiciens français d’être élus et même d’être très populaires, l’ancien président pourrait quand même comprendre le message et laisser la place à d’autres. Bon, les autres sont là aussi depuis des décennies. Côté renouvellement de la classe politique, la France passe une nouvelle fois son tour.

Audrey Somnard