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Tiraillement syndical

La Confédération générale de la fonction publique (CGFP) a clôturé lundi soir les festivités de son 110e anniversaire. Fort de ses plus de 30 000 membres, le syndicat présidé par Romain Wolff pèse lourdement dans toute négociation, que ce soit avec le ministre de tutelle ou à l’échelle tripartite, où la CGFP se retrouve avec l’OGBL et le LCGB, les deux autres syndicats représentatifs du pays.
D’aucuns affirment même que la CGFP est le seul syndicat à pouvoir imposer son jeu face au gouvernement. Le camp politique serait en effet conscient qu’il n’est pas dans son intérêt de fâcher les fonctionnaires, qui représentent la frange majoritaire des électeurs aux législatives. Dans ce contexte, l’OGBL n’a pas la même valeur vu le nombre important de travailleurs étrangers, et donc non électeurs, compris dans ses 70 000 membres.
La conclusion par la CGFP d’un nouvel accord salarial, avec à la clé une revalorisation des traitements, ne devrait donc pas poser trop de problèmes. Bon nombre de conflits avec le gouvernement ont pu être réglés au cours des douze derniers mois. L’ancien ministre de la Fonction publique Dan Kersch avait même fini par signer fin 2016 un accord salarial alors que le gouvernement avait exclu tout accord de ce genre durant la législature 2013-2018.
Mais c’est précisément en amont des négociations cruciales pour le prochain accord-cadre sur les salaires dans la fonction publique que la CGFP se voit confrontée à un conflit en interne. Le syndicat se retrouve tiraillé entre les
cadres supérieurs de la police et de l’armée et les représentants des «simples» agents et soldats. L’affaire autour de la présumée mise sous silence de Christian Schleck, le président du syndicat de l’armée, crée des remous. Hier soir, la direction de la CGFP s’est clairement positionnée du côté du SPFP et, donc, des simples agents et soldats. «L’intérêt général doit primer», n’a cessé de répéter Romain Wolff. Mais ce tiraillement en interne pourrait finir par affaiblir la CGFP. Affaire à suivre.

AFP