Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La nouvelle a plongé les associations écologistes dans la consternation. La Chine a annoncé cette semaine une reprise limitée du commerce de produits issus du tigre et du rhinocéros, deux espèces en voie de disparition. À peine croyable, alors que le nombre de ces animaux est en chute libre depuis des décennies. Les rhinocéros vivant dans la nature ne sont plus que 30 000. Et ne parlons pas des tigres : ils sont encore moins nombreux, avec 3 500 spécimens. Des chiffres à mettre en parallèle avec ces estimations : les rhinocéros étaient environ un million sur la surface du globe au début du XIXe siècle (Asie et Afrique) et les tigres 100 000 au début du XXe siècle.
En Chine, apparemment, on n’a que faire de cette comptabilité. Le gouvernement de Pékin a décidé de réautoriser la vente des produits issus du tigre ou du rhinocéros dans certaines circonstances «particulières» : pour la recherche scientifique, la vente d’œuvres d’art, les traitements médicaux… Le moratoire chinois durait depuis 1993 mais il semble que l’appétit de l’Empire du milieu pour ces espèces en danger n’ait fait que s’aiguiser au fil des ans. C’est aujourd’hui une véritable condamnation à mort des tigres et des rhinocéros qu’a décidé Pékin, selon les associations écologistes.
Les habitants de la planète sont donc, dès aujourd’hui, invités à rapidement montrer à leurs enfants et à leurs petits-enfants à quoi ressemblaient ces deux majestueux animaux. En effet, bientôt, ils rejoindront la cohorte des espèces disparues qui ne sont plus visibles qu’empaillées ou sur des photos jaunies par le temps, comme le fameux tigre de Tasmanie (disparu en 1935), le cerf de Schomburgk de Thaïlande (dernier spécimen tué en 1938), le wallaby à queue cornée (éteint en 1964), le dauphin du fleuve Yang-Tsé (disparu en 2007)… La liste est malheureusement tellement longue. Et, en plus de faire découvrir aux plus jeunes tigres et rhinocéros, profitez-en pour leur montrer des photos ou des films dévoilant des gorilles, des orangs-outans, des requins…. Eux aussi risquent de disparaître dans quelques décennies.
Laurent Duraisin